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Société

Après des violences urbaines, un couvre-feu instauré pour les mineurs dans une commune du Doubs

Un commissariat de police. (Photo d'illustration)

Un commissariat de police. (Photo d'illustration) - -

La commune d'Audincourt dans le Doubs a décidé d'instaurer mardi et jusqu'à la fin août un couvre-feu pour les mineurs de moins de 14 ans dans un quartier de la ville, après des violences urbaines.

Après des violences urbaines au cours desquelles une Maison des Jeunes et de la Culture et une garderie ont été incendiées, la commune d'Audincourt dans le Doubs a décidé d'instaurer mardi et jusqu'à la fin août un couvre-feu pour les mineurs de moins de 14 ans dans un quartier de la ville, annonce la municipalité. 

L'arrêté a été "signé (mardi) matin" et s'applique aux Champs Montants, un quartier sensible à l'est d'Audincourt, a indiqué Marie-Claude Gallard, maire PS de cette commune d'environ 14.000 habitants, près de Montbéliard.

Une MJC et une garderie incendiées

Dès mardi soir et jusqu'au 31 août, entre 22 et 6 heures, "les jeunes de moins de 14 ans qui seront dehors non accompagnés de leurs parents seront conduits par les policiers au commissariat", où "leurs parents devront venir les chercher", a-t-elle ajouté.

Selon l'élue, ce quartier est en proie "depuis plusieurs mois" à de multiples incivilités (rodéos de scooter, feux de poubelles...), dont le déclencheur pourrait être des actions anti-rodéos de la police et des interpellations liées à des affaires de stupéfiants.

Elles ont culminé dans la nuit de samedi à dimanche, en marge des festivités du 14 juillet, avec des "feux nombreux et des jeunes mineurs (...) fortement présents sur la voie publique" vers 2 heures du matin, a précisé la préfecture du Doubs.

Des adolescents ont pénétré dans un bâtiment abritant une Maison des jeunes et de la culture (MJC) et une garderie et l'ont incendié, d'après la préfecture. Trois jeunes - deux majeurs et un mineur - ont été mis en examen pour cet incendie. Les deux majeurs ont été écroués, selon le parquet de Montbéliard.

Le préfet du Doubs Joël Mathurin, qui s'était rendu sur place lundi, "se félicite de ce couvre-feu, mesure qu'il avait "fortement encouragée dès dimanche matin", a indiqué Nicolas Régny, son directeur de cabinet.

Un "sentiment d'abandon"

Mardi, des élus de la région de Montbéliard ont fait part dans L'Est Républicain de leur "sentiment d'abandon", accusant l'Etat d'avoir concentré les moyens de la police et de la justice dans la crise des "gilets jaunes", à leur détriment.

Marie-Claude Galard et le sénateur PS du Doubs, Martial Bourquin, ont écrit au ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, pour dénoncer une situation "intolérable" et des "moyens trop faibles" pour certains quartiers.

Faux, a rétorqué Nicolas Régny, pour qui la présence policière a au contraire été "renforcée" et qui a insisté sur l'enjeu de "reconquête sociale" de certains quartiers.

Alexandra Jaegy avec AFP