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Après cinq césariennes, elle accouche d'un bébé dont les jambes dépassaient de son utérus

Une femme enceinte en consultation (illustration) - Philippe Huguen - AFP

Une femme enceinte en consultation (illustration) - Philippe Huguen - AFP - Philippe Huguen - AFP

Un gynécologue-ostétricien du CHU d'Angers a découvert lors de l'échographie de sa patiente, enceinte de cinq mois et demi, que les jambes du bébé dépassaient de l'utérus, à cause d'une hernie du sac amniotique.

Ce ne devait être qu'une échographie de routine. Durant sa 22ème semaine de grossesse, une femme de 33 ans habitant dans la Sarthe a découvert que son bébé présentait une particularité: comme a pu le constater le gynécologue-obstétricien lorsqu'il a réalisé l'examen, les deux jambes du foetus étaient situées en dehors de l'utérus. Un cas peu ordinaire, relaté le 22 décembre par le praticien lui-même, Pierre-Emmanuel Bouet, du CHU d'Angers, dans la revue médicale américaine New England Journal of Medicine.

Comme le précise l'article, la future mère souffrait d'une hernie du sac amniotique, c'est-à-dire qu'une partie de cet organe était située en dehors de l'utérus, dont la paroi était rompue sur 2,5 centimètres.

L'utérus fragilisé par des cicatrices

Pour expliquer cette complication, le médecin met en avant le fait que sa patiente avait subi 5 césariennes pour d'autres grossesses passées. Les cicatrices provoquées par ces opérations successives ont vraisemblablement fragilisé la paroi utérine, qui s'est rompue.

"Un utérus cicatriciel représente un facteur de risque majeur de rupture utérine", explique Sciences et Avenir dans un article consacré à cette histoire. 

"Une étude menée aux Pays-Bas, pays où le taux de césariennes est l’un des plus bas du monde occidental, indique que l’incidence de rupture utérine chez les femmes avec utérus cicatriciel est de 5,1 pour 10.000, alors qu’il est de 0,8 pour 10.000 en cas d’utérus non cicatriciel", précise le magazine, qui ajoute aussi que 26 cas similaires seulement ont été recensés dans la littérature médicale mondiale entre 1982 et 2016.

Naissance prématurée

Lorsque cette pathologie a été constatée, les futurs parents ont été informés des possibles risques pour le bébé et la mère, qui incluaient notamment un accouchement prématuré, une rupture totale de l'utérus ou la nécessité de retirer celui-ci en pratiquant une hystérectomie. Mais le couple a choisi de poursuivre la grossesse, sous étroite surveillance.

Huit semaines plus tard, cependant, le Docteur Bouet a constaté que la rupture de la paroi utérine atteignait désormais 5 centimètres, et que l'abdomen du bébé, en plus de ses jambes, se trouvait en dehors de l'utérus.

Le bébé a donc dû naître prématurément, à 30 semaines de grossesse, soit 7 mois et demi. Le petit garçon ne pesait que 1,385 kilo, mais quelques mois plus tard, il était en pleine santé. La mère elle aussi, puisqu'elle a pu sortir de l'hôpital cinq jours après la naissance et après la réparation complète de son utérus.

Charlie Vandekerkhove