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Après Brétigny, priorité à la rénovation des Intercités

François Hollande a fixé dimanche pour priorité la rénovation des lignes ferroviaires classiques en France après l'accident de Brétigny-sur-Orge qui a fait six morts. /Photo prise le 13 juillet 2013/REUTERS/Gonzalo Fuentes

François Hollande a fixé dimanche pour priorité la rénovation des lignes ferroviaires classiques en France après l'accident de Brétigny-sur-Orge qui a fait six morts. /Photo prise le 13 juillet 2013/REUTERS/Gonzalo Fuentes - -

PARIS (Reuters) - François Hollande a fixé dimanche pour priorité la rénovation des lignes ferroviaires classiques en France après l'accident de...

PARIS (Reuters) - François Hollande a fixé dimanche pour priorité la rénovation des lignes ferroviaires classiques en France après l'accident de Brétigny-sur-Orge (Essonne) qui a fait six morts.

Le chef de l'Etat, qui s'était rendu sur place vendredi après le déraillement du train Intercités 3657 Paris-Limoges, a déclaré dimanche qu'aucune hypothèse n'était à écarter quant aux causes de l'accident mais qu'il ne privilégiait pas celle d'une malveillance.

Six personnes, quatre hommes et deux femmes âgés de 19 à 82 ans, ont été tuées dans le déraillement, qui serait dû selon les premiers éléments d'enquête à une pièce d'acier reliant les rails de chemin de fer, une éclisse, qui se serait détachée pour se retrouver dans le système d'aiguillage. Cette pièce est normalement fixée aux rails par quatre boulons.

Quatorze personnes blessées, dont deux très grièvement, étaient toujours hospitalisées dimanche, selon le préfet de l'Essonne, Michel Fuzeau.

Trois enquêtes - une par le parquet d'Evry, une par le ministère des Transports et une dernière par la SNCF et Réseau ferré de France - ont été ouvertes.

"Pour ce que je sais d'ores et déjà de ce qui s'est produit, c'est une défaillance matérielle", a déclaré François Hollande lors de son interview télévisée du 14-Juillet.

"Est-ce qu'elle a été provoquée par un défaut d'entretien ou par une vétusté? Ça nous oblige à tirer des conclusions. Et moi, je les ai déjà tirées avant même que cette catastrophe, hélas, se soit produite", a-t-il poursuivi.

"Nous devons faire beaucoup plus pour l'entretien des lignes classiques, des lignes existantes", a estimé le président.

"RIEN N'EST SACRIFIÉ À LA SÉCURITÉ"

"La première conclusion que nous tirons, c'est de faire que dans les investissements qui seront importants dans les prochaines années, nous mettions la priorité sur les lignes classiques, les Intercités", a-t-il ajouté.

La SNCF s'est engagée à vérifier les 5.000 éclisses du même type sur son réseau. Les syndicats évoquent la vétusté du réseau ferré "classique", alors que l'accent est mis depuis de nombreuses années sur les lignes à grande vitesse.

"Nous avons touché, avec cette catastrophe, les limites du système ferroviaire français", juge dans Le Journal du Dimanche le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier.

"Notre difficulté est de jongler entre une demande croissante de transports en commun et des infrastructures qui doivent être adaptées", ajoute-t-il.

Pour autant "rien, nulle part sur le réseau, n'est sacrifié à la sécurité", souligne-t-il, précisant que près de 70 millions d'euros ont été débloqués pour l'entretien de cette ligne pour 2013, soit "un doublement des investissements par rapport à l'année précédente".

Un audit sur la sécurité ferroviaire doit être remis au ministre en octobre prochain.

Les opérations de levage se poursuivaient dimanche à la gare de Bretigny-sur-Orge pour dégager les quatre wagons couchés sur les voies. Une grue télescopique belge a été spécialement acheminée du nord de la France.

Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a précisé samedi que ces travaux pourraient prendre plusieurs jours.

Le trafic est interrompu jusqu'à nouvel avis à la gare de Paris-Austerlitz (lignes Paris-Orléans, Paris-Limoges, Paris-Cahors-Toulouse), a indiqué l'opérateur ferroviaire.

Sophie Louet avec Elizabeth Pineau