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Annexion de pans de la Cisjordanie: une "déclaration de guerre" pour le Hamas

Des Palestiniens manifestent contre le projet israélien d’annexer des parties de la Cisjordanie occupée, à Khan Younes, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 juin 2020

Des Palestiniens manifestent contre le projet israélien d’annexer des parties de la Cisjordanie occupée, à Khan Younes, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 juin 2020 - SAID KHATIB © 2019 AFP

Ces propos interviennent dans un climat de craintes à l'approche du 1er juillet, date à partir de laquelle le gouvernement israélien doit se prononcer sur la mise en oeuvre du plan américain pour le Proche-Orient.

Le mouvement armé palestinien Hamas a averti jeudi qu'une annexion par Israël de pans de la Cisjordanie occupée constituerait une "déclaration de guerre", après que l'ONU a mis en garde contre les risques d'un tel projet.

Ces propos interviennent dans un climat de craintes à l'approche du 1er juillet, date à partir de laquelle le gouvernement israélien doit se prononcer sur la mise en oeuvre du plan américain pour le Proche-Orient.

Celui-ci prévoit l'annexion par Israël de la vallée du Jourdain et des colonies en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis 1967, ainsi que la création d'un Etat palestinien sur un territoire réduit.

"La résistance considère une annexion de la Cisjordanie et de la vallée du Jourdain comme une déclaration de guerre contre notre peuple et nous ferons en sorte que l'ennemi s'en morde les doigts de remords", a déclaré à la télévision le porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam, Abou Obaida, la branche militaire du Hamas, Abou Obaida.

Au cours des dernières années, le Hamas et Israël se sont livré trois guerres (2008, 2012, 2014) et malgré une trêve récente, les deux camps s'affrontent, à l'occasion, avec des tirs de roquettes depuis Gaza et des frappes de représailles de l'armée israélienne.

Mi-juin, Israël avait été la cible d'un tir de roquette depuis l'enclave palestinienne, quelques heures après un appel du Hamas à "l'unité" et à "la résistance" face au projet israélien. L'armée israélienne avait riposté en visant des positions du mouvement islamiste.

"Donner une chance à la diplomatie"

Rejeté en bloc par les Palestiniens, le plan de l'administration américaine a aussi été dénoncé par l'Union européenne, la Ligue arabe et l'ONU.

A Jérusalem jeudi, l'émissaire des Nations unies pour le Proche-Orient Nickolay Mladenov a mis en garde contre le "vide" que pourrait créer l'annexion israélienne, que viendraient combler des "radicaux" aux "intentions dévastatrices".

"Si les Palestiniens sentent qu'il n'y a pas de perspective pour une résolution pacifique du conflit, cela ne fera que créer des opportunités pour des radicaux, des personnes avec des intentions (...) dévastatrices, pour venir remplir ce vide", a-t-il averti, lors d'une rencontre avec la presse étrangère à Jérusalem.

"Personne ne veut d'une nouvelle guerre au Moyen-Orient et certainement pas d'une (guerre) qui a le potentiel de s'étendre au-delà de ses frontières", a ajouté le responsable, qui a estimé qu'"un seul incident" pouvait faire dégénérer la situation.

Le responsable onusien a en outre dit "travailler très dur" pour permettre une reprise des discussions entre Palestiniens et Israéliens.

"Nous avons largement consulté, et nous continuons de consulter largement les pays arabes, qui dans le futur joueront peut-être un rôle beaucoup plus important que par le passé dans ces discussions", a-t-il déclaré.

H.F. avec AFP