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Angoulême: les bancs anti-SDF retirés provisoirement

Le grillage autour des neufs bancs publics condamnés a été retiré jeudi soir pour des questions de sécurité.

Le grillage autour des neufs bancs publics condamnés a été retiré jeudi soir pour des questions de sécurité. - Pierre Duffour - AFP

Depuis deux jours, l'installation de grillage autour de bancs dans les rues d'Angoulême suscite la polémique. La municipalité UMP a décidé de les enlever momentanément en raison de leur "dangerosité".

L'affaire des bancs d'Angoulême est loin de se terminer. Après deux jours d'indignation, la mairie UMP de la ville a décidé de démanteler discrètement et provisoirement les grillages qu'elle avait fait installer autour de neuf bancs publics afin d'empêcher les SDF de s'installer dessus. Le démantèlement a été effectué jeudi soir en urgence.

Sans vouloir céder à la polémique, assure-t-on du côté de la mairie, cette mesure répondrait à un souci de sécurité précise vendredi matin la mairie d'Angoulême. En effet, deux adolescents ont réussi à pénétrer dans les "cages" en fer entourant les bancs.

"Nous avons constaté hier soir que plusieurs de ces dispositifs, qui ne sont d'ailleurs pas terminés, ont été dégradés, ont été détruits. Le dispositif devenait dangereux pour les passants et donc nous avons décidé, ne serait-ce pour la sécurité de nos administrés, de les retirer", justifie, auprès de BFMTV, Jean Guiton, maire-adjoint en charge de la sécurité.

Mauvais timing

Malgré les critiques, les grillages seront donc réinstallés à une date ultérieure, "en fonction de la date qui sera garantie pour la livraison des galets", a détaillé Antoine Truffaux, directeur de cabinet du maire UMP d'Angoulême. Car à terme, ces "gabions" sont destinés à accueillir une installation paysagère contenant des pierres et des galets. 

La mairie, comme le maire Xavier Bonnefont sur sa page Facebook, ont regretté que les grillages aient été installés la veille de Noël, un symbole malheureux. Elle a mis ce timing inopportun sur le compte d'un "manque de coordination" entre l'entreprise qui "a cru bien faire" en posant les grillages avant de fermer pour les Fêtes et celle qui doit livrer les galets, pas avant plusieurs jours.

Répondre aux doléances des commerçants

La pose, la veille de Noël, des grillages donnant l'apparence glaçante de bancs "en cage", avait surpris plus d'un Angoumoisin et suscité des flots de réactions sur les réseaux sociaux, allant de l'approbation d'une mesure perçue comme une réponse aux incivilités et à la mendicité agressive, jusqu'à l'indignation face à un aménagement ressenti comme honteux.

Depuis mercredi, la mairie a assumé de vouloir condamner ces neufs bancs attenant à une galerie marchande et qui, à cet endroit précis, étaient "utilisés quasi-exclusivement par des personnes qui se livrent à une alcoolisation récurrente, tous les jours". Elle a dit agir en réponse aux doléances de commerçants et riverains et a rappelé qu'une vingtaine de bancs restaient accessibles sur la même esplanade.

J.C. avec AFP