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Angers veut réhabiliter "son" dernier roi d'Angleterre

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par Guillaume Frouin ANGERS, Maine-et-Loire (Reuters) - Berceau des ducs d'Anjou, qui ont régné sur l'Angleterre de 1154 à 1485, Angers a réclamé...

par Guillaume Frouin

ANGERS, Maine-et-Loire (Reuters) - Berceau des ducs d'Anjou, qui ont régné sur l'Angleterre de 1154 à 1485, Angers a réclamé dimanche la restitution des Joyaux de la Couronne britannique, lors d'un procès loufoque en "réhabilitation" du dernier descendant de la dynastie Plantagenêt.

Edouard Plantagenêt avait été décapité en 1499 à l'âge de 25 ans sur ordre du roi Henri VII, issu de la dynastie rivale des Tudor, alors qu'il pouvait légitimement prétendre au trône d'Angleterre.

Le descendant de Richard C?ur de Lion ou Aliénor d'Aquitaine avait été enfermé depuis ses 10 ans dans la Tour de Londres, où il serait devenu au fil des ans "fou" et "sauvage" selon ses détracteurs.

Les trois avocats des quelque 5.000 signataires de la "pétition Plantagenêt" - qui s'estiment donc "spoliés" des attributs royaux de sa Très Gracieuse Majesté - ont demandé "réparation pour la mort atroce d'Edouard Plantagenêt, mort qui lui a rendu la vie beaucoup plus difficile par la suite".

"Ce crime d'Etat a mis fin à trois siècles et demi d'un règne estimable", a plaidé l'un d'entre eux, lors de ce procès public et en plein air au pied du château médiéval d'Angers, où l'assistance était invitée à applaudir ou conspuer les intervenants.

COUR PÉNALE INTERNATIONALE

Ils ont réclamé dans l'immédiat la communication de la pétition angevine à l'actuelle reine d'Angleterre Elizabeth II et à son Premier ministre David Cameron, "dans l'attente de la création d'une Cour pénale internationale, seule habilitée à juger cette cause imprescriptible".

Mais les deux avocats de la perfide Albion - commis d'office en l'absence de confrères britanniques - ne l'ont pas entendu de cette oreille.

"Les principaux Joyaux de la couronne britannique ont été fabriqués au XVIIe siècle, sous le règne de Charles II", a fait valoir une avocate de la défense. "D'Edouard Plantagenêt, il ne reste tout au plus qu'une épée et trois petites cuillères."

"Aujourd'hui, l'empire des Plantagenêt, c'est l'agglomération d'Angers », a renchéri son confrère. « On ferait mieux de s'occuper de la troisième ou quatrième ligne de tramway."

Le « tribunal » devait rendre sa décision dimanche soir en clôture des "Accroche-c?urs", une manifestation culturelle de la ville dans le cadre de laquelle le "procès" était organisé.

Il était présidé par Calixte de Nigremont, "maître de cérémonie" du festival, qui a déjà organisé de vaines manifestations en France, chaque Saint-Sylvestre de 2006 à 2010, pour "s'opposer au passage au nouvel an".

En 2011, pour la dernière édition des Accroche-c?urs d'Angers, cet artiste de 46 ans avait fait se relayer 183 lecteurs pour lire d'une traite les 1.700 pages de "Guerre et Paix", l'oeuvre de Léon Tolstoï, pendant 45 heures.

L'année précédente, il avait imaginé un "Gibralthon", collecte de dons sur le modèle du Téléthon, pour "combler le détroit de Gibraltar", territoire britannique situé au bout de l'Espagne et dont la souveraineté est contestée par Madrid.

Edité par Sophie Louet