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Société

Amiens : Jour J pour l’avenir de l’usine Goodyear

L'usine Goodyear à Amiens

L'usine Goodyear à Amiens - -

Jour J pour les 1 250 salariés de l'usine Goodyear d'Amiens (Somme). Le comité central d'entreprise doit se tenir ce jeudi. La direction devrait y annoncer la fermeture du site d'ici 2014. « On va tous droit dans le mur », s’inquiètent les salariés.

Cela fait 5 ans que les salariés se battent pour le maintien de leurs emplois au sein de l’usine Goodyear d’Amiens dans la Somme. Ici, on fabrique à la fois des pneus de tourisme et pour les machines agricoles. Et ce jeudi, les 1 250 salariés de l’usine attendent de connaître les conclusions du comité central d’entreprise qui doit déterminer si oui ou non le site fermera d’ici 2014. Une décision sans presque aucun suspens même si le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a estimé mercredi qu'il était « possible d'éviter le pire », évoquant des contacts avec le fabricant Titan, un repreneur potentiel.

« C’est la fin et puis c’est tout »

5 ans de dialogue social, 5 ans d'échec, les salariés de l’usine sont fatigués, résignés pour certains face à la décision fatale de fermeture du site. Alain est électricien chez Goodyear. Il a 39 ans de maison à son actif et aujourd’hui, il est résigné. « C’est la fin et puis c’est tout, confie-t-il, amer, au micro de Victor Joanin sur RMC. Les patrons ont 50% de part dans la responsabilité de cet échec et la CGT aussi car elle n’a rien fait non plus pour que cela s’arrange ». En effet, lorsque la direction a proposé il y a 5 ans d'augmenter le temps de travail, la CGT s'y est opposée. Lorsqu'elle a trouvé un repreneur, c'est sans garanti d'emploi. Rien n'aboutit et un dialogue de sourd s’installe. Majid Boubakeur du syndicat Sud dénonce d’ailleurs les méthodes de la CGT : « La stratégie de la CGT, c’est de gagner du temps. Tactiquement c’est bon pour essayer de bloquer la machine infernale mais qu’est-ce qu’on a fait derrière ? Rien. On va tous droit dans le mur ». Mais Mikael Mallet de la CGT y croit encore. Le combat pour sauver son usine est loin d'être perdu. « Jusqu’à aujourd’hui, on a toujours gagné au niveau juridique, explique le syndicaliste. Si un jour on perd, on passera à la manière forte. Ici les patrons, ce sera toujours nous et s’il faut en arriver à la violence… on arrivera à la violence ». Les salariés peuvent désormais espérer compter sur le gouvernement et Arnaud Montebourg qui estime pouvoir « éviter le pire ».

Tugdual de Dieuleveult avec V.Joanin