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Société

Air France : la prime de l’ex-PDG rejetée

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L’assemblée générale d’Air France-KLM a refusé ce jeudi de valider la prime de 400 000 euros versée à son ancien PDG, Pierre-Henri Gourgeon. L’Etat, qui s’était opposé à la validation, demande à l’ancien patron de rembourser la prime.

L'assemblée générale d'Air France-KLM a refusé à une écrasante majorité ce jeudi de valider la prime de 400 000 euros versée à l'ancien directeur général du groupe, Pierre-Henri Gourgeon. Au total, 78,80% des actionnaires ont voté contre. Quelques heures avant, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, avait appelé Pierre-Henri Gourgeon à rembourser « de lui-même » cette somme, au nom de la « morale ». Le ministre de l'Economie et des Finances avait réaffirmé qu'aux yeux du gouvernement, cette prime n'allait « pas dans le sens de la décence » et que l'Etat, actionnaire à 15,8% d'Air France-KLM, s'opposerait à sa validation.

L’Etat veut limiter les salaires des grands patrons

Une insistance qui correspond à la volonté du gouvernement de limiter les salaires des grands patrons d’entreprises dont l’Etat est actionnaire. Ce jeudi matin, l’Etat s’est d’ailleurs opposé au versement d’un parachute doré et d’une retraite chapeau au patron de Safran.
La polémique s’explique également par le fait qu’Air France se trouve actuellement dans une période de restructuration difficile, qui pourrait se solder par plusieurs milliers de suppressions de postes.

Le président actuel s’engage à ne percevoir aucun salaire exceptionnel

La prime controversée a été accordée à Pierre-Henri Gourgeon en contrepartie d'une clause de non-concurrence de trois ans, dans le cadre d'un montant total de 1,5 million d'euros d'indemnités négocié à la suite de son éviction en octobre 2011. Le président d'Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta, a défendu ce jeudi le principe de cette clause en estimant qu'elle avait été « décidée de façon raisonnable, de bon droit et qu'elle a protégé l'entreprise ». Après avoir essuyé des huées dans l'assemblée, l’actuel président d’Air France s'est engagé à ne lui-même solliciter aucune rémunération exceptionnelle en cas de départ du groupe.