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Agressions sexuelles, consentement... Le "Baromètre sexisme" pointe une situation "alarmante"

Une manifestation contre le sexisme à Aix-en-Provence en 2012 (image d'illustration)

Une manifestation contre le sexisme à Aix-en-Provence en 2012 (image d'illustration) - Anne-Christine Poujoulat - AFP

Ce rapport annuel présenté par le Haut Conseil à l'Égalité (HCE) pointe une recrudescence de ces actes de violences à mettre en parallèle avec le désintérêt d'une partie de la population masculine sur ces sujets.

Des "avancées incontestables" mais une situation qui reste globalement "alarmante." La cinquième édition du "Baromètre sexisme", réalisé par l'institut Viavoice pour le Haut Conseil à l'Égalité (HCE), dresse le constat d'une société française "qui demeure très sexiste dans toutes ses sphères".

En témoignent plusieurs chiffres marquants quant au ressenti de ce sexisme. Ces travaux indiquent ainsi que 93% des sondés estiment que femmes et hommes ne sont pas traités de la même manière dans au moins une des sphères de la société française.

14% des femmes ont subi un "acte sexuel imposé"

En conséquence, ils sont 82% à souhaiter voir la prévention et la lutte contre le sexisme devenir l'un des sujets prioritaires dans l'agenda des pouvoirs publics, mais seulement 30% à faire confiance au gouvernement pour répondre à cette problématique.

Ce rapport du HCE met en lumière l'une des conséquences directes de ce sexisme, les violences conjugales. Là encore, les chiffres sont extrêmement éloquents puisque 15% des femmes interrogées affirment avoir déjà subi des coups portés par leur partenaire ou ex-partenaire. Ce chiffre monte à 20% pour ce qui concerne les 50-64 ans.

Même topo en ce qui concerne les agressions sexuelles puisque 14% d'entre elles déclarent avoir subi un "acte sexuel imposé", c’est-à-dire une agression sexuelle ou un viol (22 % des femmes de 18 à 24 ans).

De l'autre côté du spectre, les hommes ont du mal à se sentir concernés par ces interrogations et sont 7 sur 10 à considérer qu’on généralise en considérant que "les hommes sont tous sexistes." Pire, 23% d'entre eux pensent qu’on en fait trop sur les agressions sexuelles tandis que d'autres inversent la culpabilité. Ils sont ainsi 16 % des interrogés à penser qu’une femme agressée sexuellement peut en partie être responsable de sa situation.

La question du consentement

Autre éclairage important de ces travaux, celui sur le consentement des femmes questionnées qui affirment, pour 37% d'entre elles, avoir déjà vécu une "situation de non-consentement."

Là, plusieurs possibilités sont listées. Ainsi, on apprend que 33% des femmes interrogées ont déjà eu un rapport sexuel suite à l’insistance de leur partenaire, alors qu’elles n’en avaient pas envie et que 12% d'entre elles ont déjà eu un rapport sexuel non protégé devant l’insistance de leur partenaire. Un chiffre qui monte à 18% chez les 25-34 ans.

De plus, 7% des sondés ont déjà eu un rapport sexuel pendant lequel leur partenaire a retiré son préservatif sans demander leur accord. 7% déclarent également avoir déjà subi des étreintes, baisers par un collègue ou un homme qu’elles ne connaissaient pas.

Selon le document, ces réponses sont "corroborées par une augmentation nette des victimes de violences sexistes et sexuelles" depuis l'explosion du mouvement #MeToo, qui a permis à de nombreuses victimes de porter plainte contre leurs agresseurs.

Quelles solutions?

Afin d'en terminer avec ces fléaux, le rapport offre une liste de dix recommandations. Il est ainsi fortement conseillé d'augmenter les moyens financiers et humains de la justice pour former les magistrats mais également d'instaurer une obligation de résultats pour l’application de la loi sur l’éducation à la sexualité et à la vie affective dans un délai de trois ans.

À une échelle plus petite, le rapport préconise de rendre obligatoires les formations contre le sexisme par les employeurs mais aussi d'institutionnaliser la journée nationale de lutte contre le sexisme le 25 janvier.

En ligne, le HCE conseille également de réguler les contenus numériques afin de lutter contre les stéréotypes, représentations dégradantes, et traitements inégaux ou violents des femmes.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV