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Affaire Vincent Lambert: François-Xavier Bellamy demande l'intervention d'Emmanuel Macron

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La tête de liste Les Républicains aux prochaines élections européennes déclare avoir "du mal à comprendre qu'on se précipite" pour arrêter les traitement de ce patient en état végétatif depuis plus de dix ans.

François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux élections européennes, a demandé dimanche "qu'on se laisse le temps" dans le dossier Vincent Lambert, dans lequel Emmanuel Macron devrait intervenir, selon lui.

Les parents de ce patient tétraplégique en état végétatif depuis plus de dix ans vont déposer de "nouveaux recours" lundi 20 mai, jour du début programmé de l'arrêt des traitements auquel ils s'opposent, ont annoncé leurs avocats dimanche sans préciser devant quelle juridiction.

Tout en soulignant qu'il s'agit "d'une question complexe", le professeur de philosophie, interrogé lors du grand jury RTL/Le Figaro/LCI, a estimé qu'on "devrait écouter le comité pour les droits des personnes handicapées (de l'ONU, ndlr) qui demande qu'on se laisse le temps".

"Il y a aujourd'hui 1500 patients français qui sont dans des situations proches de la sienne, des instituts spécialisés proposent d'accueillir Vincent Lambert, j'ai du mal à comprendre qu'on se précipite", a-t-il ajouté, en exprimant "sa compassion" pour ses "parents qui vivent ce compte à rebours qui a quelque chose d'atroce".

"Je crois que (Emmanuel Macron) devrait intervenir, je crois qu'il devrait donner son sentiment sur cette question fondamentale", a aussi plaidé François-Xavier Bellamy, qui juge que "derrière Vincent Lambert, c'est la question de notre rapport à l'extrême dépendance qui se joue".

Interrogé sur des appels à légaliser l'euthanasie, le professeur de philosophie a répondu que "la loi (Léonetti) mérite d'être appliquée d'abord":

"Si nous entrons dans cette voie dangereuse qui consiste à dire qu'une vie dépendante, une vie fragile, une vie malade, ne mérite pas d'être vécue, alors nous allons construire un monde inhumain et c'est un enjeu majeur des années à venir", a-t-il mis en garde.

"Je n'ai pas à dire ce que je pense de cette affaire", estime Nathalie Loiseau

Alors que les élections européennes du 26 mai se rapprochent à grands pas, Nathalie Loiseau, tête de liste La République en Marche, a elle aussi réagi sur France 3 à la demande des parents de Vincent Lambert, qui réclament l'intervention du chef de l'État:

"Le président de la République ne veut pas aller à l'encontre de décisions de justice, il peut simplement donner sa grâce à un condamné, ce qui est très différent de ce que les parents de Vincent Lambert demandent. [...] Je me mets à la place de ses parents, je pense qu'ils vivent une tragédie, je pense que personne ne peut juger, que c'est très douloureux, que rien de tout cela n'est simple, mais je ne suis ni juge, ni médecin, donc je n'ai pas à dire ce que je pense de cette affaire", a-t-elle ajouté.

L'ONU demande de ne pas suspendre le traitement

Après la validation par le Conseil d'Etat fin avril de la décision médicale d'arrêter l'alimentation et l'hydratation, le docteur Vincent Sanchez a annoncé à la famille l'arrêt des soins la semaine du 20 mai.

Les avocats des parents ont depuis saisi un organisme de l'ONU, le Comité des droits des personnes handicapées (CDPH), qui a demandé à la France de ne pas suspendre les soins dans l'attente de l'examen du dossier par ses soins.

Mais la France répète que ces mesures conservatoires "sont dépourvues de caractère contraignant" et met en avant le "droit du patient à ne pas subir d'obstination déraisonnable".

Juliette Mitoyen avec AFP