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Affaire Bettencourt: Guaino renvoyé en correctionnelle pour "outrage à magistrat"

Henri Guaino.

Henri Guaino. - -

EN mars 2013, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy avait estimé que le juge Gentil avait "déshonoré la justice" dans l'affaire Bettencourt.

Henri Guaino, ancien conseiller du président Nicolas Sarkozy, est renvoyé en correctionnelle pour "outrage à magistrat" pour ses propos contre le juge de l'affaire Bettencourt Jean-Michel Gentil, qu'il avait accusé d'avoir "déshonoré la justice", a-t-on appris jeudi de source proche du dossier

Le député UMP est également poursuivi pour "discrédit jeté sur une décision de justice". Une première audience destinée à fixer la date du procès devant la 17e chambre correctionnelle de Paris doit avoir lieu le 27 mai.

Le 22 mars 2013, Henri Guaino avait estimé que le juge Jean-Michel Gentil avait "déshonoré la justice" en mettant en examen l'ex-chef de l'État Nicolas Sarkozy pour "abus de faiblesse" dans l'affaire Bettencourt. "Je conteste la façon dont il fait son travail", avait lancé le député UMP sur Europe 1.

"Satisfaction" de l'USM

Ces propos avaient suscité notamment l'indignation de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) qui avait saisi le parquet de Paris. Ce dernier avait ouvert une enquête préliminaire, qui a débouché sur ces poursuites.

Dans un communiqué, le syndicat de magistrats a exprimé sa "satisfaction" devant cette citation devant le TGI qui, dit-il, "vient opportunément rappeler que les décisions de justice se contestent dans les prétoires et non dans les médias, et que le respect dû aux institutions de la République, et à ceux qui les servent, s'impose à tous".

Soutien d'une centaine de parlementaires

Après la saisine du parquet par l'USM, Henri Guaino avait reçu le soutien d'une centaine de parlementaires de l'UMP qui s'étaient étonnés, dans une lettre ouverte au procureur de Paris, de l'ouverture d'une enquête préliminaire visant leur collègue.

Parmi les signataires figuraient notamment Jean-François Copé et ses principaux lieutenants Christian Jacob et Michèle Tabarot. D'autres poids lourds du parti, comme Xavier Bertrand ou Benoist Apparu avaient également signé le document. Les fillonistes, eux, étaient moins nombreux, à l'exception notable de Laurent Wauquiez.

Henri Guaino pour sa part avait justifié sa rébellion en se référant à l'affaire Dreyfus. "Dans l'affaire Dreyfus, ce n'était pas Zola qui contestait l'autorité de la chose jugée, c'était le juge qui avait condamné un innocent", avait-il fait valoir.

La rédaction