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Accidents du travail sur la route: 8 salariés sur 10 téléphonent au volant

Plus de huit conducteurs sur 10 interrogés par la Prévention routière reconnaissent téléphoner au volant lors de missions professionnelles. (photo d'illustration)

Plus de huit conducteurs sur 10 interrogés par la Prévention routière reconnaissent téléphoner au volant lors de missions professionnelles. (photo d'illustration) - Jean-Philippe Ksiazek - AFP

Selon l'Assurance maladie, près de 400 salariés meurent chaque année lors de déplacements professionnels. Un phénomène analysé par la Prévention routière, qui met en lumière les risques que prennent ces conducteurs.

Ils sont commerciaux, avocats, artisans ou encore cadres et parcourent chaque année des milliers de kilomètres pour leur travail. Un temps de trajet qui n'est que "très rarement pris en compte par les entreprises", regrette Christophe Ramond, directeur d'études pour la Prévention Routière, joint par BFMTV.com. Lui et ses équipes viennent de publier une étude, révélée jeudi par Europe 1, sur les prises de risques au volant dans le cadre du travail.

Les risques du kit mains-libres

En effet, selon les chiffres de l'Assurance maladie, près de 400 salariés sont tués chaque année sur la route, ce qui représente la moitié des accidents du travail. Un fléau lié notamment à des comportements édifiants, mis en lumière dans ce rapport: ainsi, 80% des conducteurs interrogés reconnaissent passer des coups de fil quand ils sont au volant pour une mission, et 53% disent lire les SMS reçus.

"Le kit mains-libres ne change rien au danger des smartphones, explique Christophe Ramond à BFMTV.com. Quand on conduit, les conversations que l'on a avec un passager sont très différentes des conversations téléphoniques. Le passager comprend qu'il y ait des blancs dans la conversation, parce qu'il voit ce qu'il se passe sur la route. Le client au bout du fil, lui, ne le voit pas. L'automobiliste peut alors être mis en situation de stress, et potentiellement en danger."

"Un coup de barre au volant, c'est mortel"

L'autre facteur de risque relevé par l'Association professionnelle des sociétés françaises d'autoroutes, l'Asfa, co-auteur du rapport, est la somnolence. C'est d'ailleurs la première cause de mortalité sur autoroute, selon l'association. L'enquête révèle que 62,5% des conducteurs en mission professionnelle ont déjà lutté contre le sommeil lors de leurs trajets, y compris lorsqu'ils rentrent chez eux. "Il faut préciser que certains professionnels font plus de 70 km par jour pour se rendre au travail! C'est un temps qui n'est que très rarement considéré par les managers, qui pressurisent leurs employés pour qu'ils soient là à l'heure, par exemple", cite Christophe Ramond.

Selon l'étude, moins d'1 entreprise sur 10 donne d'ailleurs des conseils à ses employés sur les risques routiers, "alors qu'il y a toujours des consignes écrites pour l'utilisation de machines", poursuit le directeur d'études. Une statistique très basse qui a incité les deux associations à lancer une campagne de prévention, "Les bons réflexes autoroutes", à partir de ce jeudi sur leurs sites. Déclinés sous forme de spots vidéos, les messages rappellent les trois points essentiels: ne jamais utiliser son téléphone au volant, se reposer régulièrement pour éviter la somnolence, et veiller à sa vitesse. Avec pour slogan: "Un coup de barre en réunion, c'est gênant... Au volant, c'est mortel."