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Société

8 mai: 4 façons d'illustrer le désastre de la Seconde guerre mondiale

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- - Noel Celis - AFP

INFOGRAPHIE - Il y a 70 ans, l'Allemagne nazie capitulait. L'Europe se relevait difficilement après l'épreuve d'un conflit mondial extrêmement meurtrier, et affrontait la révélation de l'horreur absolue des camps. Cette guerre est la plus meurtrière de l'histoire, mais la majorité des victimes sont civiles. Voilà, en chiffres et en quatre illustrations, comment ces six années ont marqué les sociétés européennes.

7 mai 1945, 2h41, quartier général d'Eisenhower à Reims. L'Allemagne signe sous les yeux des alliés l'acte de capitulation. Ce geste historique met fin au conflit le plus meurtrier de l'histoire, une guerre si destructrice qu'elle nous obsède encore aujourd'hui, 70 ans après. De 1939 à 1945, six années interminables qui ont durablement marqué les sociétés européennes. Voici pourquoi, en chiffres.

> L'équivalent de la population française décimée

Les estimations du nombre de morts varient un peu selon les estimations, et à une telle échelle, il est impossible d'obtenir un décompte précis. De plus, la notion de victime de la guerre est souvent difficilement quantifiable, car elle prend en compte toutes sortes de causes, comme la famine. Alors que les estimations les moins pessimistes donnent 50 millions de morts, certaines montent juqu'à presque 80. En nous fondant sur les analyses de Necrometrics.com, qui comptabilise le nombre de morts des grandes catastrophes de l'histoire en croisant différents travaux d'historiens, nous avons retenu une estimation moyenne de 65 millions de victimes. 

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Que signifie ce chiffre vertigineux? C'est l'équivalant de la population d'un pays comme la France, en 2015. C'est presque aussi l'équivalent de la population allemande quelques semaines seulement avant le début de la guerre. La Seconde guerre mondiale est bien le conflit le plus meurtrier de l'histoire.

> Une grande majorité de civils

Ces cinq années de guerre ont fait des ravages considérables dans les populations. Sur ces 65 millions de morts, moins d'un tiers sont des militaires engagés dans l'effort de guerre. Tous les autres sont des civils. La portée mondiale du conflit, la Shoah, les occupations de territoires, la généralisation du bombardement, sont autant de raisons qui expliquent ce bilan. Mais surtout, les conditions de vie extrêmement précaires ont causé la mort de près de la moitié de ces 45 millions de civils tués, à cause de la famine ou des maladies. 

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> La démographie européenne largement touchée

Le nombre de victimes par nation, en données absolues, donne le vertige. Mais pour comprendre comment cela a affecté la démographie d'un pays, et quels sont ceux qui ont payé le plus lourd tribut en regard de leur taille, il faut regarder les chiffres en pourcentage de la population. Ainsi, durant ces six ans, la société soviétique a perdu plus de 20% de ses habitants. Juste derrière vient la Pologne, avec 17%. Avec 1,7%, la France se classe 15e de ce triste palmarès.

A l'échelle mondiale, 3% de la population totale a été décimée pendant ces six années de guerre.

> La France privée de sa jeunesse

Si l'on descend à l'échelle d'un pays, les stigmates de la guerre sont tout aussi frappants. La pyramide des âges de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), établie au 1er janvier 1948, montre le profil d'une nation privée de sa jeunesse. Même si, avec 600.000 victimes, la Seconde guerre mondiale a été deux fois moins meurtrière pour les Français que la première, on remarque un effondrement de sa jeunesse. Le creux dans les classes d'âges qui se manifeste pour les personnes nées entre 1910 et 1920 traduit à la fois le déficit de naissances survenu pendant la Première guerre mondiale et la surmortalité des jeunes tombés au front.

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La guerre a duré peu de temps pour les militaires français: les victimes civiles tuées dans des bombardements sont beaucoup plus nombreuses que les soldats morts au front. C'est pourquoi la pyramide marque peu de déséquilibre lié au sexe. Le baby boom qui suivra la Libération achèvera de faire repartir la natalité du pays.