BFMTV
Société

2000 personnes touchent dans le monde une pension héritée du régime nazi

Des soldats anglais tenant un drapeau nazi au moment de la libération (photo d'illustration)

Des soldats anglais tenant un drapeau nazi au moment de la libération (photo d'illustration) - AFP

Le versement de cette pension est prévu par une loi allemande qui vise à l'indemnisation des victimes de guerres allemandes. Elle bénéficie aussi à d'anciens nazis ou collaborateurs étrangers du régime d'Adolf Hitler, ou à des personnes enrôlées de force.

En février, plus de 2000 personnes ont touché une pension versée, entre autres, à d'anciens collaborateurs du régime nazi ou à des personnes enrôlées de force par lui, a déclaré le ministère allemand du Travail ce vendredi. 

Au total, en février, quelque 2033 personnes ont perçu jusqu'à 1300 euros mensuels à travers le monde. En Europe, ils sont 1532 à percevoir la pension.

573 bénéficiaires en Pologne, 54 en France

Selon les chiffres transmis à l'AFP, la Pologne est le pays le plus représenté: elle compte 573 bénéficiaires à elle seule. Suivent la Slovénie, l'Autriche et la République tchèque - respectivement 184, 101 et 94 bénéficiaires. 

Quelque 54 personnes perçoivent la pension en France et 34 en Grande-Bretagne.

Ils sont 13 en Afrique. Les Etats-Unis comptent, quant à eux, 250 bénéficiaires sur leur sol. C'est plus que le Canada (121) ou le Brésil (18). Au total, 49 personnes perçoivent cette prestation sur le continent américain. 

L'Asie compte une trentaine de bénéficiaires, dont 12 en Thaïlande. Enfin, 44 personnes la touchent en Australie.

Exclusion des SS et condamnés pour crimes de guerre

Le versement de ces pensions est prévu par une loi allemande de 1951 qui vise à l'indemnisation des victimes de guerres allemandes. Elles bénéficient également à d'anciens nazis ou collaborateurs étrangers du régime d'Adolf Hitler, ou à des personnes enrôlées de force par lui. 

En principe, les anciens membres de la SS en sont exclus. C'est aussi le cas des personnes condamnées pour crimes de guerre. 

Depuis 2008, la loi permet aux Länder - les entités fédérées allemandes - qui versent les sommes en cause d'en suspendre le paiement. Selon des données du gouvernement fédéral allemand datant de 2017, cette possibilité a cependant été peu utilisée. 

La controverse a éclaté en Belgique. Jeudi, les députés belges ont voté un texte demandant au gouvernement de mettre fin à ce système. 

Clémentine Piriou avec AFP