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Société

200 défilés à travers la France pour dire "non à l'austérité"

Près de 200 défilés ont eu lieu à travers la France, comme ici à Marseille, pour dénoncer le récent plan d'austérité du gouvernement lors d'une mobilisation ponctuée par des perturbations limitées dans les transports. /Photo prise le 11 octobre 2011/REUTE

Près de 200 défilés ont eu lieu à travers la France, comme ici à Marseille, pour dénoncer le récent plan d'austérité du gouvernement lors d'une mobilisation ponctuée par des perturbations limitées dans les transports. /Photo prise le 11 octobre 2011/REUTE - -

PARIS (Reuters) - Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé mardi en France pour dénoncer le récent plan d'austérité du gouvernement lors...

PARIS (Reuters) - Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé mardi en France pour dénoncer le récent plan d'austérité du gouvernement lors d'une mobilisation ponctuée par des perturbations limitées dans les transports.

Près de 200 défilés ont eu lieu à travers le pays à l'appel de cinq syndicats (CGT, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires) qui organisaient leur première journée interprofessionnelle depuis le conflit des retraites en 2010.

Les organisations syndicales, qui ne s'attendaient pas à une mobilisation comparable à celle de l'automne 2010, ont néanmoins jugé le niveau des manifestations encourageant.

Elles critiquent le dispositif de 12 milliards d'euros annoncé le 24 août par le gouvernement pour réduire le déficit public, le jugeant "injuste et inéquitable" et réclament des mesures pour le pouvoir d'achat et l'emploi.

Les syndicats, qui sont restés sur l'échec de la mobilisation contre la réforme des retraites, reconnaissent qu'il est difficile de mobiliser en période pré-électorale mais estiment que les salariés doivent se faire entendre.

"Si les salariés se laissent faire maintenant, leur situation va encore empirer", a déclaré le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, qui a défilé en tête du cortège à Marseille, qui a réuni 30.000 personnes, selon les organisateurs, 5.300 d'après la police.

"Il y a bien sûr le mot d'ordre national contre l'austérité, mais il y a aussi les menaces qui pèsent par exemple sur l'emploi industriel, notamment ici dans les Bouches-du-Rhône", a-t-il ajouté.

François Chérèque, le dirigeant de la CFDT, a préféré participer à un "flashmob" devant la bourse de Paris plutôt que de se joindre au défilé dans la capitale.

FRONT SYNDICAL DÉSUNI

Les militants CFDT ont placé douze cartons portant chacun l'inscription "100 millions d'euros" en face de deux cartons de même valeur pour souligner la différence entre les 1,2 milliard d'euros de la taxe sur les mutuelles et les 200 millions attendus de la surtaxe sur les hauts salaires.

François Chérèque voit dans la taxe sur les mutuelles "la mesure la plus injuste" de ce "premier plan de rigueur que nous impose le gouvernement".

A Nantes, 10.000 personnes ont défilé contre les mesures du plan d'austérité gouvernemental d'après les organisateurs, contre 4.100 selon la police.

"Nous sommes plutôt satisfaits, car la période n'était pas facile pour lancer un appel à la mobilisation. Avec la baisse du pouvoir d'achat, c'est financièrement compliqué de faire grève", a dit Isabelle Mercier, responsable CFDT en Loire-Atlantique.

A Toulouse, près de 6.000 personnes, selon les organisateurs, 3.200 selon la police, ont défilé dans les rues du centre ville en fin de matinée derrière une banderole géante sur laquelle on pouvait lire "Non à la crise !".

Cette journée interprofessionnelle était boudée par trois autres syndicats (FO, CFE-CGC, CFTC).

"Le front syndical n'est pas uni", a relevé sur LCI le ministre de la Fonction publique, François Sauvadet, avant de défendre la politique de réformes du gouvernement.

Le Parti socialiste, qui prépare le deuxième tour de sa primaire pour la présidentielle, a apporté son soutien à cette journée de mobilisation, de même que le Front de gauche.

Dans les transports, où seuls la CGT et les syndicats Sud appelaient à la grève, les perturbations sont restées limitées.

Trois TGV sur quatre circulaient en moyenne,selon la SNCF. Sur le réseau transilien en Ile-de-France, le trafic moyen aux heures de pointes était proche de deux trains sur trois. Deux trains sur trois circulaient également sur le réseau régional TER. Le trafic sur Eurostar et Thalys était normal.

Dans l'agglomération parisienne, le trafic était quasiment normal sur le métro et la plupart des lignes de RER, à l'exception du RER B, sur lequel deux trains sur trois circulent, a indiqué la RATP.

Dans les écoles, seuls la CGT, Sud éducation et le Snuipp, ont appelé à la grève, mais uniquement pour permettre aux enseignants d'aller manifester. En conséquence, le ministère de l'Education nationale recensait seulement 2,45% de grévistes dans le premier degré.

Le Syndicat de la magistrature a dit soutenir la mobilisation d'autant que les justiciables "vont être durement touchés par le désengagement financier de l'Etat: depuis le 1er octobre, l'accès à la justice est conditionné par le paiement d'une taxe de 35 euros.

Patrick Vignal et Gérard Bon, édité par Yves Clarisse