BFMTV
Société

11-Septembre, chloroquine, guerre en Ukraine... 35% des Français croient aux théories complotistes

Le World Trade Center visé par un attentat à New York (États-Unis) le 11 septembre 2001.

Le World Trade Center visé par un attentat à New York (États-Unis) le 11 septembre 2001. - SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP

Un sondage réalisé par l'IFOP pour l'ambassade des États-Unis en France montre que les théories du complot trouvent un écho plus important Outre-Atlantique, avec 55% des Américains sensibles à ces discours.

Alors qu'a récemment émergé sur les réseaux sociaux une énième théorie du complot lancé par le chanteur Gims, qui a affirmé que la civilisation égyptienne maîtrisait déjà l'électricité, un sondage dévoilé ce jeudi témoigne du degré de pénétration des théories du complot dans la société française.

Réalisé par l'Ifop pour l'ambassade des États-Unis en France, cette étude révèle que 35% des Français interrogés croient aux théories du complot: 9% "tout à fait" et 26% "un peu".

11-Septembre et chloroquine

Parmi les théories proposées aux répondants, c'est celle stipulant que le "gouvernement américain avait une connaissance préalable des attentats qui allaient se dérouler le 11-Septembre 2001 et les a laissés survenir" qui suscite la plus grande adhésion. Parmi les Français ayant exprimé une opinion sur le sujet, ils sont 33% à y adhérer.

En seconde position, on retrouve une théorie complotiste ayant encore une fois émergé Outre-Atlantique, et dont l'influence en France se confirme. 31% des Français ayant exprimé une opinion sur le sujet indiquent que "le gouvernement américain soutient la guerre en Ukraine pour couvrir les activités économiques douteuses de Hunter Biden (le fils du président Joe Biden, NDLR) en Ukraine".

Vient enfin la théorie sur la chloroquine, traitement défendu par le professeur Didier Raoult au plus fort de la pandémie de Covid-19, et donc l'inefficacité a été attestée. 29% des Français s'étant exprimés sur le sujet estiment qu'il s'agit d'un "traitement efficace contre le coronavirus".

"Les Français font (preuve) d’un scepticisme non-négligeable vis-à-vis de faits dont la validité a été prouvée: ainsi, près d’un sur quatre souscrit à au moins une contre-vérité scientifique et plus d’un sur trois dit croire aux théories du complot", écrit l'ambassade américaine sur son site.

Des Américains plus complotistes

Néanmoins, la situation française est à relativiser, puisque les Américains se montrent beaucoup plus complotistes. Plus d'un Américain sur deux - 55% - déclare croire aux théories du complot selon cette même étude de l'Ifop. Ils sont 42% à penser que le 11-Septembre a en réalité été manigancé par la Maison Blanche.

Enfin, ils sont 41% à penser que des extraterrestres se sont écrasés en 1947 à Roswell, mais également que le soutien américain à Kiev est lié aux activités de Hunter Biden dans le pays.

Des Français plus sensibles à la science

Un fait rassurant ressort néanmoins de ce sondage: les répondants français sont plus nombreux que leurs semblables Américains à croire certains faits scientifiques avérés. Ainsi, "seulement" 21% de nos compatriotes remettent en cause la théorie de l'évolution, contre 48% d'Américains.

Même constat pour le réchauffement climatique. 29% des Français interrogés pensent qu'il s'agit d'un phénomène naturel et ne résultant pas de l'activité humaine, contre 42% d'Américains. Et ceci alors que les Américains sont 37% a estimé leur degré de connaissance supérieur aux autres pays occidentaux, contre 15% des Français.

Pour l'ambassade américaine en France, l'enquête "confirme un niveau d’adhésion plus élevé aux USA qu’en France dans les thèses conspirationnistes et les fake-news".

Enquête réalisée par l’IFOP pour l'ambassade des États-Unis par questionnaire auto-administré du 18 au 20 janvier 2023 auprès de 1113 personnes représentatives de la population américaine âgées de 18 ans et plus, et du 26 au 27 janvier 2023 auprès de 1018 personnes représentatives de la population française âgées de 18 ans et plus.

Jules Fresard