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Société

10 ans après les émeutes, une grande marche contre le racisme à Paris

Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés pour marcher contre le racisme aujourd'hui à Paris. Dix ans après les émeutes de 2005 et la mort de Zyed et Bouna ET 32 ans après la "marche des Beurs".

Dix ans après les émeutes en banlieue, plusieurs milliers de personnes participent samedi à une "Marche de la dignité" dans les rues de Paris, dénonçant violences policières, racisme et humiliations.

Une foule compacte, avec au premier rang des femmes, a commencé à défiler en début d'après-midi derrière une banderole "Marche de la dignité contre le racisme" en scandant "justice, réparations, unité". Les manifestants, certains arrivés en bus de province, sont partis du quartier populaire de Barbès, dans le nord de la capitale.

Une initiative lancée par la Marche des femmes pour la dignité (Mafed), collectif de femmes soutenues par la militante américaine des droits civiques Angela Davis et des dizaines de personnalités et d'associations luttant contre les discriminations.

"Il y a toujours des violences policières, il y a toujours des contrôles au faciès", a déploré Sihame Assbague, du collectif des femmes pour la dignité sur BFMTV samedi. "Il y a toujours des gens qui meurent dans le cadre d’interventions policières. Il y a toujours des violences policières, il y a toujours des contrôles au faciès, et plus généralement, il y a toujours un racisme d’Etat qui abîme des parcours de vie".

Contre le racisme d'Etat

"Aujourd'hui en France, si vous n'avez pas la bonne couleur de peau (...) vous pouvez mourir aux mains de la police", a lancé au micro Amal Bentounsi, la porte-parole de la Mafed. Selon cette dernière, dont le frère a été tué par un policier à Noisy-le-Sec en 2012 alors qu'il tentait d'échapper aux forces de l'ordre, "on stigmatise les gens issus des quartiers populaires, il y a un mépris".

"On veut rendre visibles ces gens qu'on ne voit pas. Il faut réaffirmer notre dignité", a déclaré à l'AFP Amal Bentounsi, qui préside le collectif "Urgence notre police assassine". Dans le cortège, on pouvait voir des banderoles telles que : "nos quartiers ne sont pas des stands de tir" et quelques drapeaux palestiniens. 

32 ans après, une nouvelle marche

Cette manifestation intervient dix ans après la mort dans un transformateur électrique de Clichy-sous-Bois de Zyed Benna et Bouna Traoré, un drame qui avait enflammé les quartiers populaires pendant près de trois semaines,. Elle a également lieu 32 ans après une marche pour l'égalité contre le racisme qui s'était achevée par un rassemblement de 100.000 personnes à Paris et la réception d'une poignée de marcheurs à l'Elysée.

Trois décennies plus tard, "en plus des conditions sociales toujours plus déplorables, le harcèlement des populations des quartiers, leur humiliation, constituent le quotidien pour les Noirs, les Arabes, les Roms et les Blancs des quartiers", estiment les organisateurs.

Les manifestants devaient rejoindre la place de la Bastille pour un concert avec en tête d'affiche les rappeurs Médine, Disiz, Tunisiano ou encore Kery James, auteur d'un morceau en hommage à Zyed et Bouna, déjà vu plus de 1,5 million de fois depuis qu'il a été posté mercredi sur internet.

la rédaction avec AFP