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1.500 femmes réunies à Deauville en faveur de la parité

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par Marie Mawad DEAUVILLE (Reuters) - Ce n'est plus la 'fashion week' parisienne et pourtant, sur le pas de la porte, des talons hauts claquent et...

par Marie Mawad

DEAUVILLE (Reuters) - Ce n'est plus la 'fashion week' parisienne et pourtant, sur le pas de la porte, des talons hauts claquent et la sécurité plonge son nez dans des sacs à main dernier cri.

Quelque 1.500 femmes, chefs d'entreprise, politiques, artistes ou militantes, se sont retrouvées jeudi à Deauville pour la sixième édition du Women's Forum, afin d'y débattre notamment de la féminisation insuffisante des équipes dirigeantes.

En coulisses, une troupe de maquilleuses a été mobilisée pour l'événement et, sur scène, les discours n'échappent pas à une certaine coquetterie.

"C'est à la fois rafraîchissant et intimidant pour moi de parler aujourd'hui devant un parterre composé essentiellement de femmes (...) Si je suis intimidée c'est aussi parce que cet écran ne cache pas le fait de vieillir", disait mardi matin la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, dans son discours d'ouverture.

Le premier coup d'oeil dans la salle de conférence est effectivement atypique pour un congrès international, car une majorité écrasante de l'audience est féminine.

Les quelques hommes présents, eux, hésitent lorsqu'une hôtesse leur tend le sac souvenir de l'événement, où un pot de gélules à l'étiquette rose, marqué "éclat de la peau", se mêle à la documentation.

Mais si les femmes ont leur congrès, où magazines féminins et presse financière sont distribués côte à côte, les équipes de direction des grandes entreprises européennes ne sont pour autant pas encore à parité, souligne une étude de McKinsey.

En France, 15% des membres de conseils d'administration des entreprises du CAC 40 sont des femmes, et seulement 7% des comités exécutifs, selon l'édition 2010 de cette étude.

Ex-aequo avec les Etats-Unis à l'échelle mondiale, en ce qui concerne le nombre de femmes siégeant aux conseils d'administration, la France devance néanmoins ses voisins européens.

Ailleurs en Europe, la moyenne de femmes aux conseils des grandes entreprises, quoiqu'elle se soit améliorée au cours des trois dernières années, reste inférieure à 15%.

Christine Lagarde a rappelé que le gouvernement étudiait une loi qui, pour corriger les asymétries de ce genre, prévoit la mise en place d'un quota imposant la présence de 40% de femmes aux conseils d'entreprises françaises, d'ici six ans.

"Je pense que pour une période de temps, nous avons besoin de quotas. Pas pour toujours, mais la marche est trop grande, il faut prendre des mesures pour s'assurer que le niveau de parité (soit atteint)", a déclaré la ministre.

Edité par Jean-Michel Bélot