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Une première depuis la fin d'Apollo: les États-Unis visent un retour sur la Lune ce lundi

La fusée d'ULA prête à décoller à Cap Canaveral aux États-Unis le 5 janvier 2024

La fusée d'ULA prête à décoller à Cap Canaveral aux États-Unis le 5 janvier 2024 - CHANDAN KHANNA / AFP

Dans le cadre de la mission commerciale Peregrine, les États-Unis lancent, ce lundi 8 janvier leur première mission visant à se poser sur la Lune depuis le programme Apollo, il y a plus de 50 ans.

Un premier alunisseur américain sur la Lune après plus de 50 ans. La nouvelle fusée Vulcan Centaur du groupe ULA, transportant un alunisseur américain qui pourrait devenir le premier engin privé à réussir à se poser sur la Lune, est arrivée ce vendredi 5 janvier sur son pas de tir en Floride, avant son décollage prévu lundi.

La fusée de près de 62 mètres de haut a été sortie de son hangar et a parcouru les quelques centaines de mètres la séparant de l'aire de lancement, a annoncé ULA, co-entreprise réunissant Boeing et Lockheed Martin. Cette nouvelle fusée pourra emporter jusqu'à 27,2 tonnes en orbite terrestre basse, une charge comparable à la fusée Falcon 9 de SpaceX.

Le premier décollage de Vulcan Centaur est prévu à 2h18 heure locale (8h18 heure française) lundi depuis Cap Canaveral.

À bord, des cendres humaines et des instruments scientifiques

À son bord: un alunisseur de la start-up américaine Astrobotic, des instruments scientifiques de la Nasa, un petit morceau du mont Everest ou encore des "portions symboliques d'ADN et/ou des restes incinérés de 69 personnes", dont celles de Gene Roddenberry, le créateur de Star Trek. Ce qui déplaît d'ailleurs à la tribu amérindienne Navajo, l'une des plus importantes tribus aux Etats-Unis, pour qui la lune est "sacrée", souligne The Guardian.

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Dans une lettre adressée à la Nasa, le président de la tribu Buu Nygren souligne que déposer ces cendres équivaudrait à "une profanation" et il demande un report du décollage. La Nasa a répondu que Peregrine était une mission commerciale et qu'elle n'avait donc pas le pouvoir de refuser ce geste à la start-up Astrobotic.

La cargaison ne sera pas déposée sur la surface, mais restera dans l'alunisseur. Astrobotic a assuré respecter "toutes les régulations et lois pour les activités commerciales au-delà de l'orbite terrestre".

Une mission périlleuse

Si cette ambitieuse mission est réussie, Astrobotic pourrait devenir le premier alunisseur américain à se poser sur la Lune depuis la fin du programme Apollo, il y a plus de 50 ans. Et la première entreprise privée à réussir cet exploit. La tentative d'atterrissage sur la Lune est prévue le 23 février.

Les instruments de la Nasa serviront notamment à analyser la composition de l’exosphère lunaire - une couche de gaz extrêmement fine -, les variations de températures, le champ magnétique...

"Atterrir sur la Lune est extrêmement difficile. Nous reconnaissons que le succès ne peut être assuré", a déclaré Chris Culbert, responsable du programme CLPS au Johnson Space Center de la NASA au Guardian.

Des entreprises israélienne et japonaise ont tenté d'alunir ces dernières années, mais ces missions se sont soldées par des crashs.

Le Japon doit également tenter d'alunir dans deux semaines, mais il s'agit d'une mission de l'agence spatiale du pays (Jaxa). La Russie a pour sa part raté un alunissage cet été.

À ce jour, seuls les États-Unis, l'Union soviétique, la Chine et l'Inde ont réussi à faire atterrir un appareil sur la Lune.

À l'image de cette mission, la Nasa cherche à développer une économie lunaire, afin de pouvoir se reposer sur les compagnies privées. Pour l'envoi de matériel par exemple. Elle a ainsi fourni un financement crucial à Astrobotic en passant contrat avec l'entreprise pour le transport de ses technologies.

Dans le cadre du même programme, baptisé CLPS, une autre entreprise américaine, Intuitive Machines, tentera d'alunir. Son appareil sera lui lancé par une fusée de SpaceX, avec un décollage pour le moment prévu mi-février.

Par ailleurs, l'agence spatiale américaine prévoit de renvoyer des astronautes sur la Lune avec son programme Artémis.

Juliette Brossault avec AFP