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Une mosquée et une boucherie hallal visées par des tirs

Impacts de balles sur le mur de la mosquée d'Istres, dans les Bouches-du-Rhône. Le lieu de culte, ainsi qu'une boucherie hallal de Marseille, ont été la cible de tirs ce week-end, mais la police n'établit pas de lien entre les deux fusillades. /Photo pris

Impacts de balles sur le mur de la mosquée d'Istres, dans les Bouches-du-Rhône. Le lieu de culte, ainsi qu'une boucherie hallal de Marseille, ont été la cible de tirs ce week-end, mais la police n'établit pas de lien entre les deux fusillades. /Photo pris - -

MARSEILLE - La mosquée d'Istres, dans les Bouches-du-Rhône, et une boucherie hallal de Marseille ont été la cible de tirs ce week-end, apprend-on de...

MARSEILLE (Reuters) - La mosquée d'Istres, dans les Bouches-du-Rhône, et une boucherie halal de Marseille ont été la cible de tirs ce week-end, apprend-on de source judiciaire.

La police judiciaire, chargée des enquêtes, n'établit pas de lien entre les deux fusillades mais plusieurs associations de lutte contre le racisme y ont vu la manifestation d'une islamophobie ravivée par le débat sur le port de la burqa.

A Istres, 23 impacts de balle ont été relevés sur la façade de la mosquée dimanche matin, selon un source judiciaire, 32 selon les responsables de l'association musulmane de la ville.

"Trente-deux impacts relevés sur un lieu de culte, un lieu de quiétude pour moi c'est un acte criminel", a dit le président de l'association, Djamel Dedra, sur I>télé.

Interrogé sur sur un éventuel lien entre le débat actuel sur l'interdiction du voile intégral voulue par Nicolas Sarkozy et la fusillade, il s'est contenté de remarquer que ce débat créait "une certaine effervescence".

De son côté, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) a relevé que cette fusillade n'avait fait l'objet d'aucune communication officielle alors que l'affaire à Nantes de la conductrice voilée verbalisée et de son mari taxé de polygamie domine l'agenda médiatico-politique depuis trois jours.

"Ce type de dissymétrie dans la communication, la médiatisation des choses concernant la communauté musulmane risque de créer un sentiment de frustration et de crispation au sein de la communauté musulmane", a dit Mohammed Moussaoui, après avoir été reçu par le Premier ministre, François Fillon, pour évoquer la future loi sur le voile intégral.

"COMBATTRE L'INTÉGRISME, PAS L'ISLAM"

A Marseille, la façade d'une boucherie musulmane située dans le XVe arrondissement a été criblée d'une vingtaine de projectiles dimanche soir vers 22h00, dit-on de source policière. Les enquêteurs n'excluent aucune piste.

"Cela pourrait être un acte raciste tout autant qu'un acte de racket ou de représailles", ajoute-t-on de même source.

Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) a vu dans ces deux incidents "une nouvelle escalade islamophobe d'une extrême gravité".

Dans un communiqué, l'association demande que tous les moyens soient mis en oeuvre pour retrouver les auteurs des mitraillages.

De son côté, le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) établit un lien direct entre le débat sur la burqa et les deux attaques.

"Les Noirs de France, dont une partie importante est musulmane, s'inquiètent du climat raciste et xénophobe qui s'installe en France et porte en lui de sérieux germes de division", peut-on lire dans un communiqué.

"Le combat contre l'intégrisme ne doit pas devenir le combat contre une religion", souligne le Cran.

Pour Faouzi Lamdaoui, du Parti socialiste, les deux fusillades sont les "conséquences directes en la politique hasardeuse du gouvernement qui consiste à stigmatiser une partie de la population française".

"La manipulation et la politisation de la question du voile intégral par Nicolas Sarkozy engage également sa responsabilité dans les dérives de certains groupuscules qui y trouvent une caution", souligne le dirigeant socialiste.

Jean-François Rosnoblet, avec Clément Guillou et Laure Bretton à Paris, édité par Yves Clarisse