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Une malvoyante découvre le visage de ses enfants grâce à des lunettes spéciales

Quatre malvoyants testent actuellement les prototypes de lunettes à réalité augmentée.

Quatre malvoyants testent actuellement les prototypes de lunettes à réalité augmentée. - -

L'entreprise française Essilor a mis au point des lunettes à réalité augmentée qui permettent aux malvoyants de recouvrer la vue.

Une malvoyante de Nancy, souffrant de dégénérescence rétinienne, expérimente depuis juillet un prototype de lunettes à réalité augmentée, qui lui permet pour la première fois de voir "normalement, avec les détails", a indiqué Fatiha.

La technologie, à l'état de prototype, a été mise au point par l'équipementier ophtalmologique français Essilor.

"C'est comme une deuxième naissance"

Les lunettes, qu'elle compare à "un microscope", sont équipées d'une petite caméra dont l'image est projetée sur la rétine, et d'une télécommande qui permet de zoomer en direct ou, de manière encore plus précise, à partir d'une capture d'écran.

"C'est comme une deuxième naissance", a raconté Fatiha, 47 ans, qui ne percevait jusqu'alors que "le clair et le foncé, mais pas de manière distincte". La nancéenne peut désormais voir le visage de ses enfants, "avec leurs regards quand ils me souriaient", a-t-elle raconté à RTL lundi.

"Nous sommes très en amont dans la recherche. L'idée c'est, pour les personnes à très basse vision, d'optimiser le peu de vue qui leur reste", a expliqué une porte-parole d'Essilor. "Désormais, quand je vois un panneau ou une affiche, je peux zoomer et lire ce qui est écrit. C'est complètement nouveau. Et je crois que ça change aussi complètement la vie quotidienne, dans le rapport avec les autres. Mes collègues sont plus avenants, plus à l'écoute", a souligné l'utilisatrice.

Quelques points à améliorer

Si le système a "changé sa vie", quelques points doivent être améliorés, notamment l'autonomie de l'appareil qui ne dépasse pas une heure. En outre, le champ de vision reste limité, et le port de ces lunettes fatigue rapidement celui qui les porte.

"Il faut aussi que je reste bien droite et immobile, je ne peux pas les utiliser en marchant. Mais les bénéfices apportés restent quand même spectaculaires", selon Fatiha, qui rend compte chaque semaine à Essilor de l'utilisation du prototype.