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Un contre-sommet sur le climat au coeur de la ruralité à Cancon

Plusieurs centaines de personnes, dont le député européen Europe-Ecologie José Bové et la secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot, ont convergé samedi vers Cancon, dans le Lot-et-Garonne, pour un rassemblement citoyen en écho au sommet sur le climat

Plusieurs centaines de personnes, dont le député européen Europe-Ecologie José Bové et la secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot, ont convergé samedi vers Cancon, dans le Lot-et-Garonne, pour un rassemblement citoyen en écho au sommet sur le climat - -

par Claude Canellas CANCON (Lot-et-Garonne) (Reuters) - Plusieurs centaines de personnes ont convergé samedi vers Cancon, dans le Lot-et-Garonne,...

par Claude Canellas

CANCON (Lot-et-Garonne) (Reuters) - Plusieurs centaines de personnes ont convergé samedi vers Cancon, dans le Lot-et-Garonne, pour un rassemblement citoyen en écho au sommet sur le climat de Cancùn au Mexique, à l'initiative d'organisations écologistes et altermondialistes.

En présence du député européen Europe-Ecologie José Bové et de la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, Cancon, village rural de 1.300 habitants dans le nord du Lot-et-Garonne, capitale française de la noisette, a été le théâtre d'une agitation inhabituelle, comme il y a sept ans.

En effet, en 2003, lors d'un précédent sommet à Cancùn, celui de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), José Bové, alors interdit de sortie du territoire par la justice, avait lancé en forme de boutade que faute d'aller à Cancùn, il irait à Cancon.

Chose promise, chose due: le contre-sommet de Cancon était né, et des milliers de personnes y avaient participé.

Sur le même modèle, cette fois sur la question de la préservation de la planète et de la lutte contre le réchauffement climatique, la journée lot-et-garonnaise a certes accueilli moins de participants qu'il y a sept ans, mais elle a atteint son but: faire entendre les voix de ceux qui ne croient pas à la réussite du sommet mexicain.

"Personne n'est optimiste parce que la prise de conscience des dirigeants de la planète n'est pas assez importante. Faire un sommet sur le climat dans un lieu aussi dégradé que Cancùn est presque caricatural", a déclaré Cécile Duflot à son arrivée.

Entre les stands des associations et les étals gastronomiques, les fanfares et autres bandas, le maire de Cancon depuis 15 ans, Jean-Claude Gouget (Divers gauche) accueillait les personnalités avec une attention particulière pour José Bové, qui avait permis en 2003 à sa commune de bénéficier d'un véritable coup de projecteur.

EGOÏSME

"On est à nouveau là parce que la logique de l'OMC et de Cancùn, c'est le même égoïsme des multinationales. C'est de la responsabilité des états qui n'ont aucune volonté politique, comme on l'a vu en France au niveau du Grenelle de l'environnement", a dit l'ancien leader de la Confédération paysanne.

Sous la halle de l'ancien marché aux veaux situé sur la place centrale du village, où la soupe chaude servie à grandes louches faisait office de chauffage, les intervenants aux divers débats de l'après-midi fourbissaient leurs arguments.

José Bové devait ainsi participer à un débat très politique sous un petit chapiteau, avec la participation de représentants d'Attac, du PCF et du Parti de gauche notamment.

Le député européen a plaidé pour que des organisations internationales dotées de pouvoirs de contrainte prennent en compte les réformes sociales et économiques d'envergure nécessaires.

"La reconversion écologique de l'emploi, la relocalisation de la production, les transformations dans le domaine de l'énergie, une nouvelle fiscalité indispensable, toutes ces politiques ne peuvent se mettre en place au niveau d'un état mais au niveau international", a-t-il indiqué appelant de ses voeux des moyens de lutter contre les lobbies.

En fin de journée, Jean-Marie Harribey, conseil scientifique de l'organisation altermondialiste Attac devait participer à son tour à une table ronde consacrée à la "transition écologique et sociale".

"La conférence de Copenhague s'est soldée par un échec en décembre 2009 avec des pays riches qui n'ont pas pris de décisions contraignantes et des pays en voie de développement qui ne voient pourquoi eux devraient en faire, à l'image de la Chine, alors que le réchauffement climatique est plus rapide que les scientifiques ne le prévoyaient il y a dix ans" a-t-il expliqué à Reuters.

"Les dérèglements climatiques et écologiques en général sont encore plus néfastes pour les plus pauvres", a-t-il souligné.

La journée de Cancon devait s'achever par un duplex avec des représentants des mouvements sociaux présents à Cancùn, avant un concert de clôture en fin de soirée.

Claude Canellas, édité par Marc Angrand