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Un acteur, une photographe, un musicien... Le casting du premier vol civil vers la Lune dévoilé

La mission, baptisée "dearMoon", est annoncée depuis 2018. Elle est financée par le milliardaire japonais Yusaku Maezawa et doit se faire à bord d'une fusée SpaceX encore en développement.

Huit civils dans un vol d'une semaine autour de la Lune. La mission, baptisée "dearMoon" ("chère Lune", en français), est annoncée depuis 2018, mais pourrait se concrétiser en 2023. C'est en tout cas ce qu'annonce le milliardaire japonais Yusaku Maezawa, à l'origine du projet, qui veut emmener avec lui jusqu'à notre satellite huit personnes, notamment des artistes.

"Nous aimerions offrir davantage d'opportunités aux personnes aux multiples talents d'aller dans l'espace", écrivait-il en juilllet 2021.

"C'est un projet qu'on attendait depuis un moment, puisqu'il a été annoncé par le Japonais [Yusaku Maezawa] et [le directeur de Space X] Elon Musk en personne il y a quatre ans", explique sur BFMTV l'astronaute Jean-François Clervoy. Lors de ce voyage spatial d'une semaine, il ne s'agit pas de se poser sur la Lune mais d'en faire le tour avant de revenir sur Terre.

"Des artistes, des sportifs, qui vont pouvoir communiquer quelque chose sur leur expérience"

Le milliardaire japonais avait lancé un appel à candidature en ligne afin de trouver huit passagers pour l'accompagner dans ce voyage spatial. En tout, un million de personnes issues "de 249 pays et régions ont élevé la voix pour exprimer leur intérêt pour ce projet", déclarait-il en juillet 2021.

"Ce Japonais a lancé une sélection il y a plus d'un an qui consistait à choisir des artistes, des sportifs, des personnes qui vont pouvoir communiquer quelque chose sur leur expérience", explique Jean-François Clervoy, "la première mission c'est de faire rêver."

Début décembre, il a annoncé sa sélection. Les heureux élus sont: le DJ et producteur américain Steve Aoki, le youtubeur américain Tim Dodd, l'artiste tchèque Yemi A.D., la photographe irlandaise Rhiannon Adam, le photographe britannique Karim Iliya, le documentariste américain Brendan Hall, l'acteur indien Dev Joshi et le chanteur sud-coréen TOP.

Il a aussi nommé deux remplaçantes: la snowboardeuse américaine Kaitlyn Farrington et la danseuse japonaise Miyu.

"J'espère que chacun réalisera la responsabilité qui accompagne le fait de quitter la Terre, voyager jusqu'à la Lune et en revenir", avait expliqué Yusaku Maezawa. "Ils bénéficieront beaucoup de cette expérience et j'espère qu'ils utiliseront cela pour apporter à la planète, à l'humanité."

Une fusée SpaceX encore en cours de tests

La fusée SpaceX devant être utilisée pour cette mission, Starship, sera la plus puissante jamais construite. Bien qu'elle ait déjà mené avec succès des vols atmosphériques et ensuite réussi à atterrir, elle n'a pas encore accompli de vol orbital d'essai. Son patron, Elon Musk a promis à plusieurs reprises que ce serait le cas avant la fin 2022.

"Cette fusée est totalement inovante, c'est la première fois qu'une fusée est entièrement réutilisable, à la fois le premier étage et le deuxième étage", explique Jean-François Clervoy. "Ce qui donne confiance c'est que la Nasa a choisi cette formule pour le futur système d'atterrissage d'astronautes professionnels sur la Lune en 2026/2027. Mais elle n'a jamais volé".

Plan de vol de la mission Dear Moon
Plan de vol de la mission Dear Moon © Dear Moon

"La navette qui ira au sommet du gros lanceur a déjà volé, mais elle n'a pas volé à plus de 200km/h et 12 km d'altitude, donc là il faut encore qu'il démontre la capacité d'aller sur orbite avec cet engin monstrueusement gros, de revenir de l'orbite, ensuite de le réutiliser...", détaille sur notre antenne Stefan Barensky, rédacteur en chef du magazine Aerospatium.

"Et après une fois que tout cela fonctionnera il devra le qualifier pour le vol humain, et cela ne se fait pas en quelques mois."

Jean-François Clervoy souligne que ces voyages privés, ce tourisme spatial, restent, sauf dans certains cas de financement, accessibles seulement aux plus riches. "Et puis il faut qu'ils soient audacieux car le risque d'un vol spatial reste toujours d'1% de perdre la vie", rappelle-t-il.

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV