Tous ces monuments parisiens auront les pieds dans l'eau si la Seine se déchaîne

CARTES INTERACTIVES - C'est la grande peur de Paris: et si, comme elle le fait tous les cent ans, la Seine décidait de sortir de son lit? Superposer la carte des points névralgiques de la capitale aux zones promises à la submersion dresse le portrait d'une capitale vulnérable.

A force de précipitations, la Seine, comme de nombreux autres fleuves en France, fait le gros dos. Les berges parisiennes commencent à être inondées, ce qui fait ressurgir dans le cœur des Parisiens la crainte de la terrible crue centennale (la dernière date de 1910). Le Zouave du pont de l'Alma lui-même appelle à la prudence de ses pieds mouillés. 

En mars 2016, la préfecture de Paris, avec le soutien de l'Union européenne, a joué pendant sept semaines sa répétition générale de la grande crue. Une opération grandeur nature durant laquelle 900 pompiers et 150 policiers étaient mobilisés: l'idée de l'exercice était d'éprouver les procédures et d'entraîner les services concernés.

La simulation était basée sur des scénarios prédictifs décrivant les dégâts en fonction de l'importance de la montée des eaux. Paris sait depuis toujours qu'elle est vulnérable par son fleuve, aujourd'hui autant que dans le passé. Comment les points névralgiques de la capitales seront affectés si le scénario catastrophe devait se produire? Voici un élément de réponse.

Le scénario du pire

Nous avons sélectionné le scénario de crue le plus destructeur, celui qui correspond à 115% du débit observé lors de la grande crue de 1910, afin de constater l'étendue que pourraient avoir les dégâts dans le pire des cas. A ce régime, une quarantaine des lieux les plus importants de la capitale se retrouveraient les pieds dans l'eau. Le réseau de transports serait lui-même très touché.

La carte montre clairement la vulnérabilité de Paris, mais heureusement, ce scénario du pire n'est pas le plus probable: d'abord, on est encore très loin d'atteindre des débits aussi importants, et puis les conditions météorologiques font que les sols ne sont pas aussi imperméables qu'ils ne l'étaient en 1910. 

Et lorsqu'on dit "heureusement", ce n'est pas uniquement pour les Parisiens. Car il suffit de naviguer un peu en Île-de-France pour se rendre compte d'un phénomène plus inquiétant que de voir le Grand Palais prendre un bain de pieds: Paris est l'un des endroits les plus préservés de la région.

La région parisienne beaucoup plus exposée que Paris

La plupart des communes qui bordent la Seine sont, en fait, beaucoup plus exposées que la capitale. Si nous prenons la même carte, mais à un niveau de zoom légèrement différent, on a cette fois-ci une vue générale de l'étendue des dégâts.

Parmi les principales victimes, Gennevilliers, qui voit la plupart de sa superficie recouverte, mais Ivry-sur-Seine, Maisons-Alfort et Vitry-sur-Seine sont aussi très exposées. Entrez votre adresse dans la boîte en haut à droite, vous saurez si vous êtes à l'abri ou non. En attendant, surveillez les pieds du Zouave.