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Tornades de Vendée et de Plan-de-Campagne : « J’ai cru qu’on allait mourir »

Dans le village de Saint-Hilaire-le-Vouhis, en Vendée, où s’est abattue l’une des tornades

Dans le village de Saint-Hilaire-le-Vouhis, en Vendée, où s’est abattue l’une des tornades - -

Dimanche, deux tornades se sont abattues en Vendée et à Plan-de-Campagne, près de Marseille, et ont fait de nombreux dégâts. «Les gens pleuraient, tremblaient par terre, couraient, c’était effroyable», raconte un témoin.

C’est un phénomène rare en France, qui a frappé dimanche la Vendée et les Bouches-du-Rhône : deux tornades se sont abattues dans la journée dans deux communes de France.
Une première a frappé au petit matin le village de Saint-Hilaire-le-Vouhis en Vendée, sans faire de blessés. Une centaine de maisons et bâtiments a été touchée, le toit de l'école arraché, et les enfants et l'établissement ne pourront reprendre la classe que jeudi. 

« Tout le monde ne mesure pas encore ce qu’il nous est arrivé »

Le maire du village, Jean Bureau, fait les comptes. « Il y a tellement de casse que ce n’est pas facile de s’occuper de tout, explique-t-il. On a l’école, le foyer des jeunes, l’église, la salle des fêtes... Cinq ou six familles ne peuvent pas rester à la maison, ils sont chez des amis ou la famille ». Heureusement, l’entraide existe dans le village. Pourtant, Jean Bureau est persuadé que l’évènement n’a pas encore été considéré à sa juste mesure. « Les gens sont très solidaires, mais je pense que tout le monde ne mesure pas encore ce qu’il nous est arrivé, c’était tellement important ».

« Le toit s’est effondré, l’escalator est tombé »

Plus tard dans l’après-midi, une seconde tornade s'est abattue sur la zone commerciale de Plan-de-Campagne, au nord de Marseille, alors que des milliers de gens étaient venus y faire du shopping.
25 personnes ont été légèrement blessées et au moins cinq magasins ont subi de gros dégâts. Jean-Pierre était justement dans l’un de ces magasins. « On a cru que c’était la grêle qui arrivait, les éléments tremblaient. Après, on a vu des éléments du toit commencer à tomber, le toit s’est effondré, l’escalator est tombé, les gens ont hurlé », raconte-t-il. Il a alors eu la présence d’esprit de se réfugier dans un angle. « J’ai pris ma femme et mon fils et on s’est tapis dans un coin près des télévisions, on a vu les gens se jeter sous les tables. On est partis vers les issues de secours, c’était bloqué, quelqu’un a défoncé la porte. Je n’aurais jamais cru qu’en Provence, il y aurait une tornade comme ça ».

« C’était l’apocalypse »

Murielle, elle aussi, a eu la peur de sa vie. « On a entendu un grand bruit, tout qui s’envole, le toit qui se soulève, tout est parti en l’air, les objets tombaient. Nous, on était dans un coin, on a pu partir par l’escalier de secours, mais c’était l’apocalypse. J’ai cru qu’on allait mourir. Tout tombait autour de nous ! Les gens pleuraient, tremblaient par terre, couraient, c’était effroyable ».

« J’ai vu passer un arbre à 200 mètres de haut »

Quant à l’un des employés de l’enseigne d’électroménager, Olivier Bouverie, il a vu ce jour-là des choses qu’il n’avait jamais vu de sa vie. « On voit ça dans les films… Un ciel noir avec des milliers d’objets qui volent ! J’ai vu un arbre passer, un arbre à 200 mètres de haut, je n’avais jamais vu ça, je ne pensais pas que ça pouvait exister ». Pour éviter tout risque, il a donc conseillé aux clients de rester à l’intérieur. « Des clients voulaient sortir. Ça a duré une minute, une minute 15, mais c’est terriblement long. Ensuite, on a vu que les pompiers avaient du mal à passer dans la zone, ils ont dû mettre 20 minutes pour faire 200 mètres, c’est-à-dire qu’il n’y a aucun accès prévu. On peut remercier le ciel aujourd’hui qu’il n’y ait aucun blessé grave, ils n’auraient pas pu être secourus dans les temps ».

« Ce genre de phénomène peut se reproduire »

Ingénieur à Météo-France, Emmanuel Bocrie, estime que le phénomène n’a rien d’extraordinaire. « Les tornades sont en général associées à des orages, comme nous en avons à ce moment, c’est normal, mais ils ne se produisent pas tout le temps avec une telle violence. Si dans les jours qui viennent, nous avons des orages, il est possible que ce genre de phénomène se reproduise ».

La rédaction avec Lionel Dian