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Tiangong-1, la station spatiale chinoise s'écrasera sur Terre en 2017

Le vaisseau Shenzhou-9 se prépare pour l'arrimage à la station orbitale Tiangong-1, en orbite autour de la Terre.

Le vaisseau Shenzhou-9 se prépare pour l'arrimage à la station orbitale Tiangong-1, en orbite autour de la Terre. - Jiuquan Space Centre / AFP

L'objet dont l'agence spatiale chinoise révèle avoir perdu le contrôle fait une dizaine de mètres de long et pèse huit tonnes. Heureusement, la majeure partie se désintégrera à son entrée dans l'atmosphère.

Avant d'évoquer les risques de retombées de débris sur Terre, il faut répondre à cette question subsidiaire: il y a-t-il quelqu'un à bord de Tiangong-1 ("Palais céleste, en français), la station orbitale chinoise? La réponse est non. Un module Tiangong-2 a été lancé à la mi-septembre, première brique d'une future station dont la construction devrait commencé en 2018. La première itération lancée en 2011 était donc en fin de vie.

Pour autant tout n'est pas rose pour les scientifiques chinois puisque le contrôle avec l'actuelle station spatiale est perdu. Or, comme toute station orbitale, l'objet est ralenti par l'atmosphère résiduelle et perd naturellement de sa vitesse. Quand la force centrifuge ne parvient plus à compenser l'attraction terrestre et quand le maintien en orbite ne reçoit plus de coup de pouce humain, le retour sur Terre est inéluctable.

Où et quand? Telle est la question

La manœuvre usuelle consiste à provoquer la descente pour calculer la zone d'atterrissage. Mais en l'espèce, Tiangong-1 qui évolue pour l'instant à 370 km d'altitude semble hors de contrôle. Conséquence: il retombera quelque part sur Terre. "Courant 2017", comme l'indiquent les autorités chinoises .

Si la collision adviendra quoiqu'il arrive, elle doit aussi être minimisée. A l'entrée de Tiangong-1 dans l'atmosphère terrestre, la majeure partie de l'engin va se désintégrer par frottement et dissipation thermique. Selon, Wu Ping, directrice adjointe du Bureau d'ingénierie spatiale chinoise, relayée par l'agence de presse officielle Xinhua: "En se fondant sur nos calculs et analyses, la plupart des morceaux du laboratoire spatial vont se consumer pendant la descente".

Si la déclaration se veut rassurante, elle sous-entend aussi de fait que des débris vont probablement retomber sur Terre. Selon Jonathan McDowell, astrophysicien de Harvard cité par le journal britannique The Guardian, "des morceaux de cent kilos ou plus" pourront s'abattre sur le sol, tandis "qu'il est impossible de prédire où les débris de la station spatiale vont atterrir". De là, à ce qu'il tombe sur une zone habitée, il n'y a qu'un pas, qui dépendra des conditions atmosphériques du moment.

Les populations humaines n'occupent que 10% des terres émergées

Faut-il avoir peur? Deux arguments viennent relativiser le risque. Le premier, repris par le Washington Post est que les populations humaines n'occupent que 10% des terres émergées, soit 2,9% de la surface du globe.

La seconde réalité, explicitée dans Ouest France par l'astronome du Laboratoire d'astrophysique de Marseille, Olivier Grossin, est que les autorités chinoises, quand elles seront à même de calculer en toute fin de course la trajectoire des restes de Tiangong-1, auront à cœur de prévenir les pays concernés. "Quelques jours avant, on saura où la station devrait arriver sur Terre". De quoi permettre une éventuelle évacuation de la zone.

D. N.