BFMTV
Sciences

Thomas Pesquet répond depuis l'espace aux questions de 100 jeunes

Thomas Pesquet a partagé ce mardi la magie de l'espace en direct de la Station spatiale internationale (ISS) avec une centaine de jeunes. L'astronaute français se trouve en orbite autour de la Terre depuis le 18 novembre dernier.

"Le ciel de nuit vu de l'ISS c'est magnifique". C'est ainsi que Thomas Pesquet a décrit mardi ce qu'il voyait à travers les hublots de l'ISS, en duplex avec uen centaine de jeunes réunis sous la coupole de l'Académie des sciences, à Paris. Tournées vers la Terre, ces fenêtres permettent aussi de voir "le Cosmos, la Lune, Mars, les étoiles". Un paysage céleste qu'il dit néanmoins avoir beaucoup de mal à prendre en photo.

"On se rend compte que cette planète Bleue qui brille dans la nuit est très isolée dans tout ce noir et ce vide du Cosmos. Il n'y a pas grand chose autour à des millions d'années lumière. Toute la vie qu'on connaît est là", a-t-il décrit, assurant qu'il prenait conscience de "la fragilité de la Terre".

"Il faut entretenir cette planète", a déclaré l'astronaute, qui entend revenir de sa mission avec un message écologique pour "le futur et les prochaines générations".

Autre sujet abordé par Thomas Pesquet lors de ce jeu de questions-réponses: ce que sa mission peut apporter à la science.

Perte musculaire, connexions neurologiques et immunologie

L'apesanteur qui règne dans l’espace permet à l’astronaute de faire des expériences qui doivent faire avancer la science, notamment sur la physiologie humaine.

Dans l'apesanteur, certains muscles cessent d'être sollicités, comme ceux du dos ou des jambes, ce qui provoque une perte musculaire. Cet effet peut alors être assimilé au vieillissement sur Terre, ou à certaines pathologies et permettre des études à ce niveau. Idem pour les connexions qui se créent dans le cerveau des astronautes. "On peut appliquer ces résultats aux recherches neurologiques pour les gens qui ont eu des accidents de voiture".

En apesanteur, les virus sont plus résistants. "Le système immunologique est déprimé", mais surtout analysé ensuite pour faire des vaccins. Autant de domaines que la mission du Français de 38 ans peut éclairer d’un jour nouveau. 

Les premiers soins dans l'espace

Thomas Pesquet est également revenu sur les soins effectués à bord de la Station spatiale internationale, qui se déroulent "presque comme sur Terre". Néanmoins, il reste impossible d’opérer quelqu’un, car "le sang flotterait".

L'ISS abrite toutefois "un mini-hôpital", et ses pensionnaires sont initiés aux soins de premiers secours. Ils sont également en liaison avec des médecins en cas de problème médical. Si un cas d’extrême urgence se présentait, une procédure est prévue pour renvoyer les astronautes sur Terre en 24 heures. "C'est un scénario qui n'est jamais arrivé et j'espère qu'on n'aura jamais à le vivre", a ajouté Thomas Pesquet. 

"On fait pousser des salades dans l'espace"

L'astronaute a également expliqué l’utilité des expérimentations menées sur les cultures à bord de la Station spatiale internationale. "Pour améliorer la culture des plantes sur Terre", mais aussi pour le jour où l'"on ira beaucoup plus loin sur l’espace, comme sur Mars, d'ici une vingtaine d'années".

"On fait pousser des salades et parfois on a même la permission de les manger", a-t-il raconté avec une pointe d’humour.

L'équipage apprend aussi à gérer au mieux les ressources en eau. D'une manière générale, à bord de l’ISS, tout se recycle. "On sauve le maximum de ressources possibles", a expliqué l’astronaute français ce mardi, indiquant que les "eaux usées, l’urine, la transpiration" retrouvent une seconde vie dans l’espace. Environ 85% des eaux sont recyclées puis réinjectées dans le système d’eau potable.

Une façon pour les pensionnaires de la Station spatiale internationale d’être quasiment autosuffisants en eau. Pour les ressources manquantes, des vaisseaux-cargos ravitaillent les astronautes à peu très tous les trois mois.

Marie-Caroline Meijer