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Sommet de l'ONU sur le climat: ce que l'on peut en attendre

Le sommet se tient deux jours après des manifestations pour le climat qui ont rassemblé des centaines de milliers de personnes dans plusieurs villes du monde. A New York, une mobilisation avait encore lieu hier.

Le sommet se tient deux jours après des manifestations pour le climat qui ont rassemblé des centaines de milliers de personnes dans plusieurs villes du monde. A New York, une mobilisation avait encore lieu hier. - THOMAS BRYAN - AFP.

A New York, le siège de l'ONU accueille ce mardi un nouveau rendez-vous au chevet du climat de la planète. Les dirigeants du monde entier se réunissent pour préparer le sommet de Paris, programmé en 2015, et censé déboucher enfin sur des mesures concrètes.

Les dirigeants du monde entier se réunissent mardi à New York pour un sommet de l'ONU sur le climat visant à donner un nouvel élan aux négociations internationales sur le réchauffement climatique.

Qui y sera ?

- Le président américain Barack Obama, dont la marge de manœuvre est toutefois limitée en raison d'un Congrès américain réticent aux mesures contre le changement climatique.

- Le président français François Hollande.

- Des dizaines de chefs d'État ou de gouvernement représentant plus de 120 pays.

- 250 chefs d'entreprises, dont de nombreuses françaises (Lafarge, Veolia, EDF).

- Parmi les orateurs programmés mardi, l'acteur Leonardo DiCaprio, tout juste intronisé "messager de la paix" de l'ONU pour le climat, ainsi que l'actrice chinoise Li Bingbing et l'ancien vice-président américain Al Gore.

Le contexte

Le sommet intervient deux jours après une mobilisation sans précédent dans plusieurs villes à travers le monde, dont New York, pour une "Marche pour le climat", qui a rassemblé des centaines de milliers de personnes, célébrités et personnalités politiques.

"Il y a des endroits dans le monde où l'on s'entretue pour de l'eau à cause de la sécheresse", accentuée par le réchauffement, a souligné John Kerry lors d'une conférence à New York. Son homologue français, Laurent Fabius, a salué les efforts entrepris par la Chine et les États-Unis, deux des plus gros pollueurs au monde, mais a estimé qu'il fallait aider les pays en développement à réorienter leurs économies.

Selon les scientifiques, si les émissions de gaz à effet de serre se maintiennent à leur niveau actuel, la planète gagnera quatre à cinq degrés à la fin du siècle.

Préparer Paris 2015

Le but de ce sommet est de galvaniser les énergies dans la perspective d'un grand accord international en 2015 à Paris.

"Il est maintenant temps d'agir" contre le changement climatique, a exhorté lundi le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

Le secrétaire d'État américain, John Kerry, y voit "le plus grave défi de notre planète".

Le sommet n'est pas censé être une session de négociation, mais les participants devraient annoncer des engagements qui faciliteront un accord contraignant à la conférence internationale de Paris, fin 2015. En définitive, cet accord pourrait entrer en vigueur en 2020.

D'ores et déjà, on se réjouit à l'ONU d'assister ce mardi à la plus grande concentration de dirigeants mondiaux jamais réunie sur le dossier du changement climatique. L'objectif des négociations est de limiter à deux degrés Celsius le réchauffement par rapport à l'ère pré-industrielle. 

Supprimer le charbon

Selon une étude publiée lundi, supprimer d'ici à 2050 le charbon comme source d'énergie électrique contribuerait largement à limiter le réchauffement climatique.

L'attention se tournera donc vers les grands pays émergents, en premier lieu la Chine et l'Inde, qui utilisent beaucoup cette ressource, mais rechignent à réduire leurs émissions pour ne pas ralentir leur croissance. Ils insistent également pour que les nations industrialisées paient la majeure partie de la facture.

Toutefois, la Chine n'a envoyé à New York qu'un vice-Premier ministre, Zhang Gaoli, et l'Inde son ministre de l'Environnement.

Mary Robinson, envoyée spéciale de l'ONU pour le changement climatique, a cependant fait valoir que Zhang Gaoli "est le troisième personnage de l'État et la plus haute autorité sur le changement climatique et le développement".

Que faut-il en espérer ?

"New York est une occasion unique de mesurer la volonté des uns et des autres d'agir sur le climat", expliquait avant le sommet la responsable climat de l'ONU, Christiana Figueres. Elle n'a pas dit s'attendre à ce que beaucoup de pays mettent sur la table des engagements chiffrés mais a souligné que tous les acteurs importants sont là : gouvernements, municipalités, entreprises, compagnies pétrolières, financiers, ONG...

Pour Robert Orr, secrétaire général adjoint de l'ONU chargé de préparer le sommet, New York ne répétera pas les erreurs de Copenhague en 2009, où chefs d'État et de gouvernement n'avaient été sollicités qu'à la dernière minute. Il s'est félicité de la présence massive des décideurs économiques qui "ont déjà lancé la course aux investissements".

L'ampleur de la participation a obligé l'ONU à prévoir trois sessions plénières parallèles. Le secrétaire général, Ban Ki-moon, résumera les résultats obtenus en fin d'après-midi, à charge ensuite pour les négociateurs de les intégrer dans leurs prochains rendez-vous, en décembre à Lima puis à Paris.

Des industriels s'engagent déjà

En marge du sommet, les initiatives se sont multipliées, telles que celle de la famille Rockefeller, qui a annoncé lundi qu'elle renonçait à certains investissements dans les énergies fossiles. Le fonds d'investissement des frères Rockefeller, géré par les descendants de John D. Rockefeller, pèse 840 millions de dollars.

Or, celui-ci a indiqué qu'il allait se désengager de deux des formes les plus polluantes d'énergie, le charbon et les sables bitumineux.

R. D. avec AFP