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Solar Impulse 2: "C'est une expérience extraordinaire"

L'avion Solar Impulse est parti pour un tour du monde lundi matin d'Abou Dhabi.

L'avion Solar Impulse est parti pour un tour du monde lundi matin d'Abou Dhabi. - Marwan Naamani - AFP

Au-delà de la performance technique de Solar Impulse 2, le tour du monde en avion solaire entamé lundi constitue, pour les deux pilotes de l'appareil, un véritable défi physique et psychologique.

On le sent très loin et pourtant sa voix est très sereine. André Borschberg, l'un des deux pilotes suisse de Solar Impulse 2, est aux anges. Il s'est envolé pour un tour du monde avec l'appareil lundi matin d'Abou Dhabi, la capitale des Emirats arabes unis, propulsé par la seule énergie du soleil. Direction l'Est, pour rejoindre d'abord Mascate, capitale du sultanat d'Oman, où l'avion devrait arriver d'ici quelques heures, après un trajet de 400 kilomètres.

"Le vol se passe bien. Je suis déjà dans la région d'Oman, sur la mer d'Arabie", a réagi sur BFMTV André Borschberg depuis le cockpit, après plus de six heures de vol.

Un habitacle exigu

Dans cette affaire, le défi est autant technique qu'humain. Car il s'agit pour les deux pilotes de se faire à leurs conditions de vie.

"Techniquement, on a un avion qui peut voler jour et nuit et qui a une endurance pratiquement infinie. On a donc un avion qui est plutôt 'durable' côté énergie. La question est de savoir comment on peut rendre le pilote 'durable' lorsqu'il aura à survoler l'océan pendant presque une semaine", expliquait André Borscherg durant sa phase de préparation.

Parfois, ils devront rester une semaine dans un habitacle exigu, une cabine non pressurisée, soumise aux aléas du temps et des longues heures de vol. "Apprivoiser l'espace, créer son petit habitat et apprendre à vivre là-dedans, c'est quelque chose d'extraordinaire", confie-t-il. Le cockpit est confortable, mais le pilote doit se passer de chauffage et d'air conditionné dans la cabine, ce qui a nécessité une préparation spéciale des deux pilotes.

"Pour l'instant on est sur des trajets courts, ensuite ce sera plus long", ajoute André Borschberg.

La partie la plus longue reliera Nankin, en Chine, aux îles Hawaï, dans le Pacifique. Elle nécessitera cinq jours consécutifs de navigation aérienne.

Pendant leur tour du monde, les deux hommes se relaieront aux commandes de Solar Impulse 2, propulsé par plus de 17.000 cellules solaires qui, via des batteries au lithium, fournissent de l'énergie à quatre moteurs électriques à hélice. Au total, l'avion parcourra 35.000 kilomètres, à une vitesse relativement modeste (entre 50 et 100 km/h) et à 8.500 mètres d'altitude.

Un outil de communication écolo

Au-delà de l'exploit technique c'est un message écolo qui est porté par la mission Solar Impulse 2. Bertrand Piccard, pilote et co-fondateur, s'est exprimé sur BFMTV lundi avant de prendre les commandes de l'appareil à Mascate pour un départ vers l'Inde mardi. "C'est la réalisation d'un rêve. Ma partie à moi c'est surtout le message. C'est ce que j'aimerais montrer avec les énergies renouvelables, les technologies propres. Promouvoir toutes ses technologies qui peuvent apporter une meilleure qualité de vie dans le future", a-t-il ajouté.

A l'issue de son tour du monde, l'appareil rejoindra la conférence Paris Climat en décembre 2015.

A. K.