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Sebastian Pinera prend en main un Chili éprouvé par le séisme

Le milliardaire conservateur Sebastian Pinera a pris jeudi ses fonctions de nouveau président du Chili, moins de deux semaines après le violent séisme qui a ravagé le centre-sud du pays, faisant un demi-millier de morts. Le passage du flambeau a donné lie

Le milliardaire conservateur Sebastian Pinera a pris jeudi ses fonctions de nouveau président du Chili, moins de deux semaines après le violent séisme qui a ravagé le centre-sud du pays, faisant un demi-millier de morts. Le passage du flambeau a donné lie - -

par Mica Rosenberg SANTIAGO - Le milliardaire conservateur Sebastian Pinera a pris jeudi ses fonctions de président du Chili, moins de deux semaines...

par Mica Rosenberg

SANTIAGO (Reuters) - Le milliardaire conservateur Sebastian Pinera a pris jeudi ses fonctions de président du Chili, moins de deux semaines après le violent séisme qui a ravagé le centre-sud du pays, faisant un demi-millier de morts.

Une série de répliques, dont une de 6,9 sur l'échelle de Richter, ont frappé la région de Santiago quelques minutes seulement avant l'investiture du nouveau chef de l'Etat.

Les invités de la cérémonie ont regardé avec inquiétude le plafond du palais mais la prestation de serment a pu se dérouler normalement. Dans la capitale Santiago, cependant, certains bâtiments ont été brièvement évacués.

La marine a lancé une alerte au tsunami le long des côtes chiliennes, mais l'a levée par la suite, sauf pour l'île de Pâques, qui est située loin au large, dans le Pacifique.

A Constitucion, l'une des villes les plus touchées par le séisme du 27 février, les sirènes ont retenti et la police a ordonné l'évacuation des plages, de crainte d'un raz-de-marée.

Le président Pinera a fait état de dégâts importants dans la ville de Rancagua, à une centaine de kilomètres au sud de Santiago. On ne signale cependant aucune victime pour l'instant. L'épicentre de la plus forte réplique a été localisé à environ 125 km à l'ouest-sud-ouest de la capitale, et à une profondeur de 10 km.

La passation des pouvoirs entre la très populaire Michelle Bachelet et Pinera a donné lieu en milieu de journée à une cérémonie sobre, par respect pour les familles endeuillées.

L'élection de Pinera, qui est âgé de 60 ans, marque un virage à droite significatif dans une Amérique latine où toute une génération de dirigeants socialistes ou de centre gauche sont au pouvoir, du Venezuela à l'Argentine en passant par le Brésil.

La présidente argentine Cristina Fernandez et son homologue bolivien Evo Morales étaient néanmoins aux côtés de leurs collègues conservateurs péruvien Alan Garcia et colombien Alvaro Uribe lors de la cérémonie d'investiture.

Mettant entre parenthèses le conflit historique entre leurs deux pays au sujet de l'accès à la mer de la Bolivie enclavée, Pinera et Morales ont participé ensemble jeudi à une rencontre amicale de football.

"L'HOMME D'AFFAIRES DONT NOUS AVONS BESOIN"

Pédiatre de formation, Michelle Bachelet quitte le pouvoir avec un taux de popularité record de 84% en dépit des vives critiques sur sa gestion des secours après le séisme du 27 février et les tsunamis qu'il a provoqués.

Les Chiliens espèrent que Sebastian Pinera, un économiste formé à Harvard, saura mettre à profit ses talents pour remettre sur pied, après cette catastrophe, une des économies les plus stables d'Amérique du Sud.

"C'est un homme d'affaires, et c'est ce dont nous avons besoin à l'heure actuelle. Quelqu'un qui crée des emplois pour nos enfants", explique Carlos Fuentes, un pêcheur de 47 ans dont la maison et le bateau ont été emportés par une lame de fond.

Même si les mines de cuivre n'ont pas été affectées par la catastrophe, le vignoble, la pêche et l'industrie de la pâte à papier ont souffert.

Pinera, un ancien sénateur qui a fait fortune dans le secteur des cartes de crédit et l'aéronautique civile, est l'un des hommes les plus riches du monde, selon le magazine Forbes, qui évalue ses avoirs à 2,2 milliards de dollars.

On s'attend qu'il émettra des bons du trésor sur le marché international et puisera dans la cagnotte des revenus du cuivre pour financer la reconstruction des zones dévastées par le séisme et les lames de fond.

Marc Delteil et Eric Faye pour le service français