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Sciences : le discours de Martin Luther King stocké dans l'ADN

Poster à l'effigie de Martin Luther King

Poster à l'effigie de Martin Luther King - -

Des chercheurs envisagent d'utiliser l'ADN, qui stocke l'information génétique, de la même manière que les disques durs. Avantage : sa capacité de stockage est infiniment plus grande.

L'ADN comme disque dur naturel pour stocker des données ? C'est en tout cas l'objectif d'une équipe de chercheurs européens, qui viennent de faire la démonstration de l'étonnante capacité de l'ADN synthétique à stocker des textes, des images et des sons.

Car l'ADN stocke l'information génétique au même titre qu'un disque dur emmagasine l'information numérique. Et il possède un avantage : sa capacité de stockage est infiniment plus grande. En 2011, une étude publiée dans la revue américaine Science montrait en effet que l'ensemble des stockages informatique en 2007 représentait moins d'un pour cent de la quantité d'informations mémorisées dans les molécules d'ADN d'un seul être humain.

Transformer le système binaire informatique en code ADN

L'été dernier, la même revue publiait les travaux d'une équipe américaine, qui avait réussi à coder 5,27 megabits de données dans un milliardième de gramme d'ADN synthétisé.

Cette fois, c'est une équipe de l'Institut européen de bio-informatique à Cambridge, qui publie mercredi dans la revue Nature une nouvelle méthode pour stocker des données sous forme d'ADN. Son équipe est partie du système binaire informatique, une suite de 0 et de 1, et a transcrit une première fois les données en système trinaire (0, 1, 2), puis en code ADN. Puis cet ADN a été synthétisé en laboratoire.

Les Sonnets de Shakespeare et l'enregistrement de Martin Luther King

Parmi les fichiers codés, un enregistrement MP3 du célèbre discours de Martin Luther King, "I have a dream", un fichier-texte des Sonnets de Shakespeare et un fichier PDF d'un article scientifique sur la structure en double hélice de... l'ADN.

L'échantillon, semblable a un grain de poussière, a ensuite été expédié outre-Atlantique et décodé par d'autres chercheurs. Ceux-ci ont pu récupérer et lire les fichiers avec une précision de 100%.