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Réveil douloureux à Hautmont après la tornade

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Les 500 familles sinistrées ont trouvé refuge auprès de leurs proches pour la nuit après le passage de la tornade qui a frappé le Nord.

24 heures après le passage de la mini-tornade à Hautmont, 16 021 habitants, dans le Nord qui a endommagé ou détruit environ 500 logements, seules une dizaine de personnes ont passé la nuit dans les deux salles de sports de la commune mises à leur disposition par La Croix-rouge. La majorité des 500 familles sinistrées ont été hebergées chez des amis ou de la famille. Une poignée d'habitants ont même passé la nuit chez eux, dans leur maison dévastée, par peur des pillages. 200 autres logements ont également été détruits ou endommagés dans les villes alentours de Boussières-sur-Sambre, Neuf-Mesnil et Maubeuge.

Trois personnes sont mortes et 18 autres ont été blessées, dont quatre gravement, dans l'effondrement de leurs maisons. Un homme de 73 ans s'est suicidé chez lui hier matin avec une arme à feu lorsqu'il a constaté les dégâts sur sa maison dont la toiture s'est envolée.

La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie s'est rendue sur les lieux hier et a annoncé le versement d'une première aide de 300 000 euros aux sinistrés. De son côté, François Fillon a annoncé qu'une réunion se tiendrait à Matignon « avant fin août » pour « mettre en oeuvre au plus vite » les procédures d'indemnisation des sinistrés.

La solidarité à pied d'œuvre

Rémy Foulon, le directeur de la Croix-rouge pour le département du Nord, a passé la nuit dans l'une des salles de sport de Hautmont ouverte pour l'accueil des sinistrés. Il explique pourquoi si peu de sinistrés sont venus dormir dans les centres d'hébergement : « Les réseaux d'entraide font beaucoup, les gens font surtout appel aux amis, à la famille, et préfèrent être logés dans ces conditions-là que de venir dans un centre d'hébergement d'urgence. Donc là on a mis en place une capacité d'accueil de 200 personnes qui sont réparties sur 2 salles, mais la majorité des gens ont trouvé des solutions dans le cercle familial ».

Certains n'ont pas souhaité passer la nuit dans un centre d'hébergement ni chez des amis ou des membres de leur famille. Ainsi, Jean-Pierre a passé la nuit dans sa maison, sous la bâche qui remplace son toit envolé. Il témoigne du peu qu'il reste de sa maison : « Il n'y a plus rien, il n'y a plus de toit... Je vais rester là mais... Je voudrais dormir et me réveiller en me disant « c'était un cauchemar ». On peut se faire héberger, avoir un repas chaud, mais si on s'en va, le peu qui nous reste va être pillé. Il paraît qu'il y a déjà eu des vols. C'est pas étonnant, y'en a qu'on voit passer avec le sourire, on voit ce qu'ils cherchent ».

Evaluer les dégâts, prévoir les réparations

Près de 200 sapeurs-pompiers et 80 policiers ont été mobilisés. Pierre-François Delzenne, commandant des sapeurs pompiers sur Hautmont, précise que « le plus gros semble avoir été fait, mais il y a encore pas mal de choses à faire qui ne viennent pas à l'esprit tout de suite parce qu'avec cette tempête on pense qu'il y a de gros effets immédiats à traiter mais en fait il y a pas mal de bobologie derrière, il y a des traumatismes psychologiques, des petits bobos que les gens n'avaient pas pris au sérieux au moment de l'intervention et ils viennent vers nous. Et il y a un gros boulot de mise en sécurité des cheminées, des tuiles, de tout ce qui est matériaux qui menacent de tomber ».

Quels sont les délais pour réparer les dégâts ? Michel Granville, expert auprès des assureurs, estime que « en gros, c'est le temps de remettre en état l'habitation, on est facilement parti dans des délais de 6 mois à 1 an. Ce sont les délais classiques, il ne faut pas se voiler la face. Quand vous voyez cette maison qui est derrière là, qui n'a plus de toiture, plus de premier étage, avant de remettre tout ça en état, il va se passer tout de même du temps. Et puis, il faut voir que toutes les entreprises du secteur vont être bien sollicitées aussi ».

La rédaction avec Jean Bommel et Thomas Chupin