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Reprise des recherches sur le virus mutant H5N1, un an après la controverse

Un laborantin

Un laborantin - -

En novembre 2011, le Bureau national américain de la science pour la biosécurité avait demandé aux chercheurs de ne pas publier les résultats de leurs travaux, évoquant le risque de bioterrorisme.

Les recherches sur un virus mutant de la grippe aviaire H5N1, interrompues il y a un an après une controverse sur les risques d'utilisation par des bioterroristes, vont reprendre prochainement, selon les chercheurs concernés.

"Nous mettons fin à un moratoire volontaire sur les recherches effectuées sur la transmission de la grippe aviaire", ont indiqué 40 chercheurs originaires de 12 pays dans une annonce publiée mercredi conjointement dans la revue américaine Science et dans la revue britannique Nature.

Les recherches reprennent sauf aux Etats-Unis

Ils ont précisé que les recherches allaient reprendre dans les pays dont les gouvernements ont donné le feu vert, mais pas aux Etats-Unis, qui n'ont pas encore publié leurs propres règles. Cela aura notamment pour effet d'affecter tous les projets de recherche à l'étranger financés par les Etats-Unis.

"Nous reconnaissons que cette recherche -comme toute recherche sur des agents infectieux- n'est pas sans risque", reconnaissent-ils toutefois.

La polémique était née à la fin 2011 après l'annonce par deux équipes, l'une américaine et l'autre néerlandaise, de la création en laboratoire de mutations du virus H5N1 capables, pour la première fois, de se transmettre facilement entre mammifères.

Un virus mortel pour l'homme

Le virus H5N1, essentiellement présent parmi la volaille d'élevage et les oiseaux sauvages, est très dangereux pour l'homme avec un taux de mortalité de 60%. Il a fait 360 morts environ depuis son apparition en 2003 car il se transmet difficilement entre êtres humains.

Le but de ces recherches -financées partiellement par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH)- était de comprendre si ce virus pouvait muter en une version capable de se transmettre facilement par voie aérienne entre humains.

Mais en novembre 2011, le Bureau national américain de la science pour la biosécurité (NSABB) avait demandé à Science et à Nature de ne pas publier les résultats de leurs travaux, évoquant le risque de bioterrorisme. Les résultats avaient finalement été publiés en mai et juin dernier.

Illustration : SLU Madrid Campus / Flickr licence CC