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Reprise de pourparlers sur le climat, accord improbable en 2010

Des négociateurs traitant des problèmes liés au changement climatique se réunissent ce vendredi à Bonn, pour la première fois depuis le sommet de décembre à Copenhague, mais sans grand espoir de s'entendre cette année sur un nouvel accord de l'Onu à carac

Des négociateurs traitant des problèmes liés au changement climatique se réunissent ce vendredi à Bonn, pour la première fois depuis le sommet de décembre à Copenhague, mais sans grand espoir de s'entendre cette année sur un nouvel accord de l'Onu à carac - -

par Alister Doyle BONN - Des négociateurs traitant des problèmes liés au changement climatique se réunissent ce vendredi à Bonn, pour la première...

par Alister Doyle

BONN (Reuters) - Des négociateurs traitant des problèmes liés au changement climatique se réunissent ce vendredi à Bonn, pour la première fois depuis le sommet de décembre à Copenhague, mais sans grand espoir de s'entendre cette année sur un nouvel accord de l'Onu à caractère contraignant.

Des délégués venus de 170 pays se rassemblaient jeudi en vue de cette réunion où l'on tentera, du 9 au 11 avril, de recréer la confiance après la déception qu'a suscitée Copenhague chez beaucoup, faute de produire un accord international ferme qui aurait couronné deux années de tractations intenses.

Bonn décidera d'un programme destiné aux réunions qui se tiendront en 2010 et avancera des idées au sujet de l'Accord de Copenhague (non contraignant), soutenu par plus de 110 pays dont les gros pollueurs que sont la Chine, les Etats-Unis, la Russie ou l'Inde, mais rejeté par certains pays en développement.

L'accord arraché in extremis en décembre vise à contenir la hausse des températures mondiales au-dessous de deux degrés Celsius par rapport à l'ère préindustrielle, mais sans préciser par quels moyens.

"Nous devons réévaluer la situation après Copenhague", déclare Bruno Sekoll (Lesotho) en s'exprimant au nom des pays les moins développés qui réclament des réductions beaucoup plus importantes des émissions de gaz à effet de serre, afin de limiter les hausses de température à moins de 1,5° C.

De nombreux pays souhaitent des progrès en 2010 sur des mesures pratiques telles que l'aide aux Etats en développement face au changement climatique, qui est censée totaliser environ 10 milliards de dollars par an à partir de 2010-2012 aux termes de l'Accord de Copenhague et atteindre 100 milliards de dollars par an à compter de 2020.

Des délégués disent envisager deux séries d'entretiens supplémentaires avant les prochains pourparlers ministériels annuels prévus du 29 novembre au 10 décembre à Cancun, au Mexique. Ce qui représente un rythme de travail moins frénétique que la période qui a précédé l'an dernier la conférence de Copenhague.

CADRE LÉGAL

Une "attitude constructive" s'est observée aux entretiens préparatoires informels organisés à Tokyo et Mexico, selon le Norvégien Harald Dovland, vice-président des négociations de l'Onu sur un nouvel accord concernant les gaz à effet de serre qui doit prendre le relais du protocole de Kyoto.

Mais nul ne sait précisément ce qu'il adviendra de l'Accord de Copenhague. Les Etats-Unis comptent parmi ses principaux partisans, mais beaucoup de pays en développement refusent de voir cet accord supplanter la Convention sur le climat de 1992, qui affirme selon eux que les riches doivent donner l'exemple.

"Je ne pense pas que l'Accord de Copenhague deviendra le nouveau cadre légal", a déclaré la semaine dernière Yvo de Boer, chef de la convention cadre de l'Onu sur les changements climatiques, lors d'un point de presse consacré à Bonn.

Il a également dit douter qu'un accord contraignant émerge en 2010, en exprimant l'espoir que la réunion de Cancun définisse un échafaudage de base "pour que, un an plus tard, on puisse décider ou non de le transformer en traité". La réunion de 2011 doit se tenir en Afrique du Sud.

Pour Wendel Trio, membre de l'ONG Greenpeace, beaucoup de pays doivent se fixer des objectifs plus ambitieux en matière d'émissions de gaz à effet de serre s'ils veulent rester en deçà d'un réchauffement de deux degrés C.

"Les engagements pris jusqu'ici nous entraîneront sans doute entre 3,5 et 4 degrés Celsius", dit-il. Ce qui implique des phénomènes dangereux tels qu'inondations, vagues de chaleur, sécheresses, nouvelles extinctions d'espèces et hausse du niveau des mers.

Le négociateur américain Todd Stern a annoncé mercredi que les Etats-Unis organiseraient les 18 et 19 avril une réunion de pays développés, signe d'une relance des pourparlers.

Stern n'a pas pu indiquer si un traité légal de l'Onu pourrait se concrétiser en 2010. Le fait qu'un projet de limitation des émissions soit bloqué au Sénat américain contribue à y faire obstacle.

Philippe Bas-Rabérin pour le service français