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René Laennec, inventeur du stéthoscope, né il y a 235 ans

René Laennec, père du stéthoscope, naissait il y a 235 ans

René Laennec, père du stéthoscope, naissait il y a 235 ans - Google

René Laennec a placé l'observation sonore au centre du diagnostic médical. Deux siècles plus tard, les médecins du monde entier suivent ses préceptes. Google célèbre aujourd'hui les 235 ans de sa naissance par un doodle.

René Laennec naît à Quimper en 1781 dans une famille d’avocats bretons. A l’âge de 5 ans, il perd sa mère d’une tuberculose. Son père ne pouvant s’occuper de lui, René Laennec va vivre une enfance nomade, ses oncles se relayant pour l’héberger. C’est ainsi que le jeune René va atterrir chez Guillaume François Laennec, directeur de l’école de médecine de Nantes, qui deviendra son mentor et le poussera à embrasser une carrière médicale, malgré les réticences de son père.

René Laennec, le son au cœur du diagnostic médical

René Laennec est un élève brillant. Il part à Paris en 1800 et étudie dans le service de Jean-Nicolas Corvisart, qui l’initie à l’utilisation du son comme outil de diagnostic médical. René Laennec devient docteur en médecine en 1804 et c’est en 1816, à l’âge de 35 ans, qu’il intègre l’hôpital Necker.

C’est là que René Laennec va concevoir l’objet qui fera sa célébrité: le stéthoscope. La légende raconte que c’est sa pudeur qui l’amena à imaginer un instrument qui lui éviterait d’avoir à coller son oreille sur les poitrines dévêtues de ses patientes pour les ausculter. Le premier stéthoscope de René Laennec est un simple rouleau de papier, dont l’idée lui vient en observant des enfants jouer avec une longue poutre de bois et une épingle.

Mais l’outil va rapidement être perfectionné et en 1819, René Laennec publie son "traité d’auscultation médiate", dans lequel il détaille les secrets de son invention et propose un classement des bruits observés dans les thorax de ses patients.

René Laennec, père de l'auscultation moderne

Le milieu conservateur de la médecine tarde à le reconnaître, mais René Laennec vient de révolutionner la pratique de l’auscultation: la précision des sons perçus au stéthoscope est largement supérieure à tout ce que l’oreille nue pouvait permettre d’identifier. René Laennec contribuera à d’autres avancées médicales, notamment dans le domaine de l’anatomie pathologique: c’est lui qui donnera son nom à la cirrhose, dont l’orthographe complexe fera trembler tant d’écoliers.

Mais au-delà de toute découverte ou invention, c’est bien la rigueur et l’objectivité de sa méthode d’auscultation qui fait de René Laennec un grand nom de la médecine. Il en fait même sa devise: "La partie la plus importante de notre art consiste à être en mesure d’observer correctement". Aujourd’hui encore, le Traité d’auscultation médiate de René Laennec est considéré comme un ouvrage de référence de la médecine moderne.

René Laennec, inspiration pour les inventeurs

En 1826, René Laennec contracte la tuberculose, que son neveu Mériadec Laennec détectera à l’aide de son stéthoscope, et meurt à l’âge de 45 ans à Douarnenez. D’autres médecins tenteront de perfectionner l’invention majeure de René Laennec et c’est en 1851 qu’Arthur Leared, un physicien irlandais, dessinera le premier stéthoscope binaural. L’année suivante, l’Américain George Camman perfectionne ce stéthoscope doté de deux écouteurs, qui est celui encore utilisé aujourd’hui par les médecins du monde entier.

Le nom de René Laennec est étroitement associé à celui de l’hôpital Necker, qui a baptisé son nouveau bâtiment de pédiatrie ultra-moderne en son honneur. A l’occasion des 235 ans de sa naissance, Google a choisi d’honorer la mémoire de René Laennec avec un doodle.

François de La Taille