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Regarder trop de porno réduit-il la taille du cerveau?

Regarder trop le cerveau nuirait-il au cerveau?

Regarder trop le cerveau nuirait-il au cerveau? - Chris Brown - Flickr - CC

Lors d’un débat sur le porno soumis jeudi à la Chambre des Lords, au Royaume-Uni, le baron Ian McColl de Dulwich a affirmé, étude scientifique à l’appui, que le fait de regarder trop de porno réduisait la taille du cerveau. Mais il semblerait que le Lord n’ait pas vraiment compris l’étude en question...

L’idée selon laquelle le fait de regarder trop de films pornos aurait des conséquences néfastes pour le cerveau est un vieux serpent de mer qui n’a, jusqu’à présent, jamais été démontré par une étude scientifique fiable. Et pourtant, un Lord britannique vient de déclarer sans sourciller que le fait de regarder trop de porno rétrécissait le cerveau, lors d’un débat ce jeudi devant la Chambre des Lords, au Royaume-Uni, rapporte l’Independant.

Le baron Ian McColl de Dulwich, un ancien chirurgien de 82 ans, a cité une étude publiée par l’Institut Max Plank for Human Development à Berlin sur la dépendance à la pornographie, qui conclut selon lui que "la consommation régulière de pornographie peut réduire la taille des zones du cerveaux impliquées dans le circuit de la récompense".

Failles et lacunes de l'étude scientifique

Mais comme le relève Business Insider UK, il semblerait que le baron n’ait pas vraiment bien lu ces travaux. Dans un entretien accordé au Telegraph, l’un des chercheurs ne cachait pas les lacunes de cette étude:

"Nous ne savons pas, par exemple, si c’est le fait de regarder du porno qui provoque des modifications dans le cerveau ou si c’est le fait de naître avec ce type de cerveau qui mène les gens à être attirés par le porno".

Autrement dit, il est tout à fait probable que les personnes dotées d’un stratium plus petit - cette fameuse zone du cerveau censée rétrécir - soient plus enclines à regarder des vidéos pornos que les autres. Comme le rappelle Slate.fr, cette étude, qui avait fait couler beaucoup d’encre lors de sa parution en 2014, s’est surtout illustrée par ses conclusions "invérifiables" et "caduques".

C. P.