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Pourquoi se souvient-on de certains rêves?

Pose de capteurs dans un centre de recherche sur le sommeil, à Spokane, aux États-Unis.

Pose de capteurs dans un centre de recherche sur le sommeil, à Spokane, aux États-Unis. - Jeff T. Green - AFP

Une étude menée par des chercheurs israéliens montre que la phase de rêve est traitée par le cerveau comme une phase d'éveil, ce qui expliquerait que l'on se souvienne de nos songes.

S'il reste encore beaucoup de territoires à explorer dans le domaine des sciences, le monde des rêves est bien une inconnue majeure qui se révèle petit à petit. Une nouvelle avancée vient d'être faite par un groupe de neuroscientifiques de l'université de Tel Aviv, en Israël. L'étude qu'ils ont menée, et que rapporte Business Insider, montre que si l'on se souvient mieux de certains rêves que d'autres, c'est parce que notre cerveau réagit de la même manière que si l'on était éveillé.

Mouvement oculaire rapide

Les scientifiques se sont intéressés au phénomène de mouvement oculaire rapide (MOR), cette phase du sommeil durant laquelle le cerveau est en intense activité et les yeux bougent très rapidement. Ils ont découvert que les cellules du lobe temporal médian, une région du cerveau qui permet de se souvenir de ce que l'on a vu, avaient la même activité électrique pendant une phase de MOR qu'à l'état d'éveil.

En 2013 déjà, une étude menée par des chercheurs de l’Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) montrait que ceux qui se souvenaient de leurs rêves le pouvaient parce qu'ils se réveillaient plus souvent que les autres. C'est au cours de ces phases de réveil que le cerveau mémorise les songes. 

Des électrodes dans le cerveau

Business Insider souligne tout de même que ces découvertes sont à nuancer légèrement. En effet, pour étudier l'activité du cerveau durant le sommeil, les chercheurs de l'université de Tel-Aviv ont mené leurs expériences sur des sujets atteints d'épilepsie, parce qu'ils avaient déjà des électrodes implantés dans le cerveau (une pratique éthiquement difficile à mener sur des sujets sains). Or, il n'est pas encore totalement prouvé que le cerveau d'une personne épileptique réagisse exactement de la même manière que celui de quelqu'un qui ne l'est pas.

Un peu plus étonnant, les chercheurs n'ont jamais demandé aux sujets testés s'ils avaient effectivement rêvé pendant l'expérience. Mais des études précédentes ont montré que la majorité des personnes qui se réveillaient durant une phase de mouvement oculaire rapide disaient bien avoir rêvé.

Hélène Millard