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Pollution et santé: comment limiter les risques?

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Quand respirer devient dangereux pour la santé, rien ne va plus. Alors que le seuil d'alerte aux particules fines est dépassé depuis plusieurs jours dans plusieurs régions françaises, quel est l'impact de la pollution sur la santé et comment s'en préserver?

Le beau temps est là, mais la France tousse. Asthme, affections respiratoires, particules cancérogènes... le voile saumâtre qui s'est abattu sur de nombreuses régions de France fait peur. Si personne, puisque les polluants ne se voient pas, n'échappe à ce mal invisible, des mesures simples permettent de se préserver.

> Quels sont les principaux risques pour la santé?

Les risques sont d'abord respiratoires, pouvant aller jusqu'à une détresse respiratoire aiguë et cardiaques, jusqu'à l'infarctus du myocarde.

• Des symptômes courants. Le ministère de la Santé en a dressé une liste dans ses recommandations sanitaires publiées le 7 mars sur son site: la fatigue, un mal de gorge, le nez bouché, la toux et des essoufflements. Des palpitations peuvent aussi apparaître. En cas de doute, il est fortement recommandé de consulter son médecin ou son pharmacien.

Parallèlement, de fortes teneurs en monoxyde de carbone, issues de la cirulation routière par exemple, peuvent provoquer des intoxications.

• Les pathologies existantes sont favorisées. Comme l'asthme et les allergies par exemple. La pollution à l'ozone, gaz irritant pour l'appareil respiratoire, renforce ainsi la sensibilité des personnes sujettes à ces maux.

• Des particules cancérigènes. A long terme, le caractère cancérogène des particules fines, notamment celles d'une taille inférieure à 2,5 microns a été démontré. Pénétrant en profondeur dans les voies respiratoires, ces particules dites PM 2,5µ ont été classées comme "cancérogènes certains" par l'OMS. Les cancers du poumon, mais aussi de la vessie sont induits par cette contamination.

> Pourquoi les enfants et les personnes âgées sont-ils plus sensibles à la pollution?

Si les effets de la pollution sont variables d'une personne à l'autre, les plus jeunes et les plus âgés d'entre nous sont plus exposés.

• Pour les personnes âgées, cette plus grande sensibilité serait due, outre la fragilisation résultant de pathologies respiratoires ou cardiaques préexistences, à une "diminution de leurs capacités antioxydantes locales et de la capacité d'adaptation de leur système de défense", indique le site Airparif.

• Chez les enfants, la maturation pulmonaire ne se termine que vers l'âge de 8 ans. Jusque-là, les alvéoles des poumons continuent à se former. Une exposition aux polluants compromet ce développement. Il a aussi été établi que le fœtus peut pâtir d'une exposition aux polluants, entraînant des risques de prématurité et de faible poids à la naissance.

> Vaut-il mieux rester chez soi?

Les personnes à risques, asthmatiques, enfants de moins de 5 ans et personnes de plus de 65 ans sont invités par les pouvoirs publics à limiter leurs déplacements. Les moments les plus dangereux sont le début de matinée et la fin de journée, ce qui correspond aux pics du trafic routier.

En cas de pollution à l'ozone, il est recommandé aux personnes à risques d'éviter de sortir entre midi et 16 heures. Quant aux enfants, mieux vaut privilégier les activités intérieures de faible intensité. La poussette est aussi à proscrire en ce qu'elle place à hauteur des pots d'échappement les enfants qui s'y trouvent.

> Quels moyens de transport privilégier?

Contre toute attente, le moyen de transport privilégié est le vélo. C'est du moins ce qui ressort d'une étude menée dans l'agglomération toulousaine en 2008. L'air circulant plus rapidement autour de lui, le cycliste ne subit pas l'effet d'accumulation des polluants. A l'inverse de la voiture qui est directement exposée au trafic.

Rendre gratuits les Vélib' à Paris n'est donc pas une mesure vide de sens. A cette nuance près que le cycliste devra ménager ses efforts pour faire attention à ne pas inhaler inutilement une dose supplémentaires de pollution.

Il est aussi conseiller de s'écarter autant que possible du gros de la circulation, comme sur une piste cyclable situé à quelques mètres des pots d'échappement des véhicules à moteur. La pollution diminue alors de manière drastique.

> Faut-il porter un masque?

Les masques blancs dont certains cyclistes se parent ne protègent en rien. Les particules les plus fines passent sans problème à travers les tissus de coton érigés en fausses barrières contre la pollution. Pour bien faire, il faudrait porter un masque à gaz. Plus facile à dire qu'à faire.

> Faut-il éviter de faire du sport?

Le ministère de la Santé invite en effet la population générale et non plus les seules personnes à risque à "réduire ou reporter les activités physiques". De son côté, Airparif exhorte également les Franciliens à ne pas pratiquer de sport. Plus l'effort est grand, plus la fréquence respiratoire est élevée et plus le rythme cardiaque s'accélère, le risque d'accident cardiaque est donc multiplié.

La rédaction