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Pollution: 8 habitants de l'Ile-de-France sur 10 respirent mal

La nappe de pollution, bien visible dans le ciel de Paris, ici en mars 2014.

La nappe de pollution, bien visible dans le ciel de Paris, ici en mars 2014. - AFP

D'après un sondage réalisé par Airparif, 83% des Franciliens jugent l'air qu'ils respirent de mauvaise qualité. Près d'un tiers d'entre eux auraient consulté un médecin pour eux-mêmes ou leurs proches, révèle un sondage Ifop.

Les habitants de l'Ile-de-France respirent mal, d'après leurs déclarations à Airparif, l'association chargée de surveiller la qualité de l'air dans leur région.

Quelque 83% des Franciliens y trouvent l'air de mauvaise qualité, un chiffre en augmentation de 18 points en six ans, et ils sont près d'un tiers à avoir été amenés à consulter un médecin, révèle un sondage Ifop publié jeudi.

Près d'un tiers des Franciliens ont consulté un médecin

L'inquiétude porte d'abord sur les gaz d'échappement, jugés "préoccupants" pour 91% des personnes interrogées, suivis des rejets gazeux des usines (88%), ou encore l'utilisation des pesticides (87%).

"Cette nouvelle enquête met l'accent sur la santé", souligne Airparif dans un communiqué, avec 29% des Franciliens qui déclarent avoir consulté un médecin, pour eux ou pour des proches, à cause de troubles liés à la pollution de l'air. "Soit, si on se livre à une extrapolation des données, 2,8 millions de personnes de 15 ans et plus", précise Airparif.

Une dégradation en trompe-l'œil

Pour autant, assure l'agence régionale, "ce sondage reflète des perceptions qui ne sont pas toujours en adéquation avec la réalité". Bien que toujours préoccupante, avec environ 3 millions de Franciliens toujours exposés à un air qui ne respecte pas la réglementation", les niveaux annuels autorisés de dioxyde d'azote et de particules sont régulièrement dépassés, mais "en 10 ans, la situation s'est néanmoins nettement améliorée", assure Airparif.

Pour autant, les habitants d'Ile-de-France sont 64% à penser que la situation s'est dégradée. Les plus sévères vivent dans les Hauts-de-Seine où ils sont 94% à trouver mauvais l'air qu'ils respirent, contre 74% dans le Val-d'Oise.

La gratuité des transports plébiscitée en cas de pic

Et quand on leur demande où ils pensent être le plus exposé aux polluants, ils répondent en premier "dans la rue" à 60%, suivi de la voiture pour 11% d'entre eux. Pourtant, ce sont les automobilistes les plus exposés à la pollution, car loin de protéger les passagers de la pollution, l'habitacle à plutôt tendance à la concentrer.

En mars 2014, l'Ile-de-France a connu un pic de pollution qui a entraîné la mise en place de la circulation alternée pendant une journée à Paris et dans la petite couronne. Partagés sur la mesure, ils sont 46% à l'avoir trouvée "plutôt efficace" contre 46% "plutôt pas efficace". "Les actions jugées les plus efficaces sont également celles qui impactent le moins la mobilité", relève Airparif.

Aussi, la gratuité des transports en commun est jugée plutôt efficace par 75% des personnes interrogées, suivie du contournement routier de l'agglomération par les poids lourds (68%), ou encore la gratuité du stationnement (60%).

Ce sondage a été réalisé sur un échantillon de 501 personnes, représentatif de la population francilienne âgée de 15 ans et plus, interrogées par questionnaire auto-administré en ligne du 9 au 14 octobre 2014. 

D. N. avec AFP