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Pluton: un océan sous-terrain resterait liquide grâce à une couche de gaz isolante

Le "coeur" de Pluton, la plaine de Spoutnik, supposée abriter un océan liquide. Photographie de la sonde New Horizons, couleurs augmentées. (Photo d'illustration)

Le "coeur" de Pluton, la plaine de Spoutnik, supposée abriter un océan liquide. Photographie de la sonde New Horizons, couleurs augmentées. (Photo d'illustration) - Handout - Nasa - AFP

Les scientifiques soupçonnent depuis quelques années la présence d'un lac sous-terrain sur Pluton. Celui-ci resterait liquide grâce à une couche de gaz isolante, selon une nouvelle étude.

Pluton ne finit pas d'intriguer les scientifiques. La sonde américaine New Horizons a livré de nombreuses informations grâce à son survol en 2015. Depuis, les chercheurs étudient ces données pour mieux connaître cet astre rétrogradé "planète naine" en 2006.

On supposait déjà que Pluton abritait un océan sous-terrain resté liquide malgré une surface glacée, à l'est de la plaine de Spoutnik - le lobe gauche du "coeur" qu'arbore l'astre. Si cette eau avait entièrement gelé, cela aurait poussé l'astre à se contracter, et non à enfler comme les canyons et vallées de Pluton semblent s'être formés, expliquait Space.com en 2016.

Un océan qui aurait dû geler il y a bien longtemps

Sauf que vu la position de la planète naine dans le système solaire et son âge, cet océan aurait quand même dû geler depuis bien longtemps. La Nasa évoquait en 2017 la chaleur créée par les marées pour justifier cet état liquide.

Mais c'est une autre hypothèse que des scientifiques japonais et américains explorent ce lundi dans une étude publiée dans la revue Nature Geoscience. Une couche de gaz, située entre ce lac et la croûte plutonienne, aurait autant isolé l'eau que la surface.

Une piste séduisante pour la vie extra-terrestre

Les chercheurs expliquent en effet que ce petit matelas de gaz aurait permis de maintenir l'océan à une température suffisante pour qu'il ne gèle pas, tandis que la surface de Pluton aurait pu de son côté rester gelée et garder, indépendamment de ce qu'il y a dessous et de ses mouvements, les variations dans son épaisseur.

L'équipe de chercheurs mise sur méthane pour la nature de ce gaz. "Nos résultats suggèrent qu'un vieil océan peut perdurer même sans la chaleur des marées, ce qui est important pour qu'un océan survive dans des satellites glacés", a expliqué Shunichi Kamata, l'un des principaux auteurs de l'étude, à Gizmodo.

"Cela pourrait signifier qu'il y a plus d'océans dans l'univers que nous ne le pensions, rendant l'existence d'une vie extra-terrestre encore plus plausible", a-t-il ajouté.

Liv Audigane