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Paris: la pollution aussi nocive que le tabagisme passif

La capitale enveloppée d''un voile de pollution lors d'un pic enregistré le 11 mars 2014

La capitale enveloppée d''un voile de pollution lors d'un pic enregistré le 11 mars 2014 - AFP

Lors d'un précédent pic de pollution, l'air parisien s'est retrouvé chargé d'un taux de particules fines 30 fois plus important que la normale, dévoile lundi une étude du CNRS.

Respirer l'air de la capitale, lors d'un pic de pollution, est aussi mauvais pour la santé que d'inhaler la fumée de cigarette de son voisin, rapporte lundi une étude du CNRS rendue publique par Le Monde.

Cette comparaison frappante a pu être établie grâce au ballon de Paris. Un "laboratoire volant" qui plane au-dessus du parc André-Citroën dans le 15e arrondissement. Doté depuis un an et demi d'un appareil laser, il permet de mesurer les particules fines présentes dans l'atmosphère.

Les relevés effectués pour cette étude concernaient les particules inférieures à un micron présentes dans l'air de la capitale, qui sont aussi les plus dangereuses pour la santé, a précisé lors d'une conférence de presse l'association Airparif, chargée de mesurer la qualité de l'air dans la capitale, qui a notamment participé à ces travaux, aux côtés de la Mairie de Paris et du CNRS.

Selon leur étude, il y a presqu'un an, le 13 décembre 2013, les rues de Paris étaient "aussi polluées qu'une pièce de 20 mètres carrés en présence de huit fumeurs".

Deux millions de morts par an dans le monde

L'épisode de pollution était dû au trafic routier, au chauffage au bois et aux activités industrielles. Plus précisément, "le ciel était chargé de 6 millions de particules très fines par litre d'air, soit 30 fois plus que la normale".

Ces particules contribuent entre autres "au développement de pathologies chroniques (infarctus du myocarde, affections respiratoires ou cardiovasculaires, rappelle l’étude. Et pour les plus fines d'entre elles, celles-ci ont été classées "cancérogènes" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui estime à 2 millions, les personnes qui en meurent chaque année.

"Un plan d'envergure pour lutter contre la pollution"

Face à cet inquiétant constat, la Ville de Paris a réagi dans la foulée. La municipalité a promis lundi matin la mise en place "dans les prochaines semaines" d'un "plan d'envergure pour lutter durablement contre la pollution atmosphérique", fait savoir Le Parisien.

"Ce plan aura deux axes, l'un visant à réduire le volume de la circulation automobile en développant les alternatives à la voiture, l'autre à modifier le parc roulant constitué à 60% de véhicules diesel", a expliqué Christophe Nadjovski, adjoint (écologiste) au maire de Paris en charge des transports.

L'une des pistes est la mise en place à Paris de zones à basse émission, dont l'accès serait limité, voire interdit, aux véhicules les plus polluants.

M.G.