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Paludisme: un nouveau vaccin prometteur

Ce test de détection rapide de la malaria est distribué en Tanzanie par la fondation Bill et Melinda Gates.

Ce test de détection rapide de la malaria est distribué en Tanzanie par la fondation Bill et Melinda Gates. - -

Un nouveau vaccin expérimental, dont les essais cliniques sont très prometteurs, permettrait de protéger jusqu'à 100% les adultes traités. Sa production à grande échelle reste en revanche pour l'instant difficilement envisageable.

Le paludisme appelé aussi malaria cause la mort de 600.000 personnes par an. La mortalité est particulièrement importante chez les jeunes enfants en Afrique subsaharienne. Or, des chercheurs américains ont annoncé des résultats prometteurs et sans précédent, après l'essai clinique d'un nouveau vaccin expérimental.

L'équipe de chercheurs, dont l'étude est publiée dans la revue américaine Science, va bientôt entreprendre plusieurs petits essais cliniques en Afrique, en Allemagne et aux Etats-Unis. Le but est de confirmer la durabilité de cette protection face aux multiples variantes du plasmodium, le parasite responsable de cette maladie.

"Nous pensons que ce vaccin permettra d'éradiquer la maladie"

Ce vaccin, fabriqué à partir d'un grand nombre de parasites affaiblis responsables du paludisme et transmis par la femelle du moustique Anophèle, a permis d'obtenir jusqu'à 100% de protection chez six des neuf adultes ayant reçu la plus forte dose. Pour cet essai de phase 1, 40 personnes de 20 à 44 ans ont participé.

"Bien que nous soyons encore aux premiers stades du développement, nous pensons que ce vaccin permettra d'éliminer le paludisme", estime Stephen Hoffman, PDG de Sanaria, le laboratoire qui a développé ce vaccin avec des financements de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAD), le Naval Medical Center et d'autres organismes aux Etats-Unis, en Europe et en Afrique.

"Les scientifiques s'efforcent de produire un vaccin anti-paludéen depuis trente ans et maintenant ces résultats montrent que nous avons un vaccin sûr, injectable et qui peut sauver des millions de vies", souligne-t-il.

"On doit aussi démontrer que cette immunisation est durable et qu'elle est efficace contre les multiples variantes du plasmodium", le parasite responsable du paludisme, ajoute-t-il. A cette fin, l'équipe de chercheurs dont l'étude est publiée dans la revue américaine Science, va bientôt entreprendre plusieurs petits essais cliniques en Afrique, en Allemagne et aux Etats-Unis. Ils testeront également différentes fréquences de vaccination avec l'objectif d'obtenir une protection de 100% avec moins de cinq doses du vaccin.

Une production à grande échelle très compliquée

Le Docteur Fauci note en outre que la production à grande échelle de ce vaccin pourrait être coûteuse et problématique. Sanaria devra accélérer le processus d'extraction des parasites des glandes salivaires des moustiques qui aujourd'hui mobilise déjà 12 à 15 techniciens capables de disséquer environ 150 de ces insectes par heure. Sanaria travaille déjà avec l'école d'ingénierie de l'université de Harvard pour automatiser ce processus.

Autre difficulté, le vaccin doit être conservé dans de l'azote liquide ce qui pourrait poser problème dans les pays en développement. Enfin, faire des injections à des nourrissons dont les veines sont difficiles à trouver pourrait compliquer une campagne de vaccination à grande échelle, selon les chercheurs.

David Namias avec AFP et Mélissa Collado