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NEOShield : le bouclier spatial capable de dévier un astéroïde

L'impacteur est propulsé contre l'astéroïde à toute vitesse.

L'impacteur est propulsé contre l'astéroïde à toute vitesse. - -

L'hypothèse d'une collision entre la Terre et un astéroïde ou une météorite est peu probable mais un programme spatial a été mis au point pour éviter un tel impact.

Scénario catastrophe, l'hypothèse de la découverte d'un astéroïde fonçant à toute allure vers notre planète demeure peu probable, mais la riposte, elle, est déjà prévue.

Conçu par des ingénieurs de haut vol, le programme NEOShield (NEO signifiant Near Earth Objects, objets à proximité de la Terre), financé par l'Union européenne et mené par la société Astrium à Toulouse, vise à protéger notre planète si celle-ci devait se trouver sur la trajectoire d'un objet céleste considéré comme dangereux.

"Dans un premier temps, on envoie un orbiteur, c'est à dire un éclaireur, autour de l'astéroïde, afin de connaître mieux ses caractéristiques : quelle est sa masse, sa vitesse, sa position, de quoi il est fait...", explique à BFMTV Erwan Kervandal, chef de projet à NEOShield.

"On va taper l'astéroïde"

Le défi technologique est de taille. L’engin envoyé doit d’abord être capable de couvrir une distance qui se calcule en millions de kilomètres. La précision des mesures qu’il effectue est également un facteur fondamental pour pouvoir enclencher la deuxième étape du programme.

"Une fois que l'on connaît bien cet astéroïde, on envoie un impacteur, à une vitesse au-delà de 10.000 km/h pour taper précisément l'endroit où on aura un maximum d'efficacité pour dévier l'astéroïde de sa trajectoire initiale et ainsi éviter une collision avec la Terre", conclut Erwan Kervandal.

Les grands astéroïdes sont observés par les scientifiques. Si leurs trajectoires n’évoluent pas, ils ne sont pas à ce jour susceptibles d’entrer en collision avec la Terre. Le risque vient des astéroïdes plus petits. Ils sont très nombreux, et difficile à observer. Ainsi, la pluie de météorites tombée en Oural n’avait, elle, pas été prévue.

Antoine Pollez (avec A. G.)