Mission Juno de la Nasa: sur les écrans le 4 juillet
"C'est un monstre. Sans pitié. Implacable. Il tourne si vite sur lui-même que sa gravité le transforme en gigantesque lance-pierres. Rochers, poussière, électrons, comètes entières, tout ce qui passe à portée fait office d'arme", commente l'un des chercheurs de la Nasa, l'air grave. Mais qui est ce "monstre"? C'en est bien un à l'échelle de notre système solaire: Jupiter.
La mission Juno lancée vers la géante gazeuse depuis le 5 août 2011 arrivera au terme de son voyage le 4 juillet. Elle aura parcouru quelque 2,8 milliards de kilomètres. Est-ce la date, hautement symbolique aux Etats-Unis puisqu'elle est celle de la fête nationale, qui a inspiré les scientifiques de la Nasa? La référence aux blockbusters de la science-fiction, dont Alien, le huitième passager , n'aura pas échappé aux connaisseurs.
Le vaisseau doit entrer dans l'orbite de la planète, un saut dans l'inconnu plus périlleux qu'il ne semble au premier abord. Non, que Juno risque d'être retenu par la gravité monstrueuse de la planète, mais c'est le niveau de radiation qui inquiète.
Un survol à 5.000 mètres des fameux nuages ocre
Le but de Juno est d'en apprendre davantage sur la composition de Jupiter et sur sa magnétosphère, vaste zone où le champ magnétique de la planète exerce son influence. Le noyau de la géante gazeuse fait plus de 10 fois la masse de Terre tandis que sa magnétosphère s'étend dans un volume d'une centaine de Jupiter. A l'intérieur, l'hydrogène est tellement pressurisé que les chercheurs soupçonnent l'existence d'un noyau d'hydrogène liquide métallique, dont les atomes sont tellement serrés qu'ils perdent leur lien avec leur électron.
En passant à quelque 5.000 kilomètres des nuages ocre caractéristiques de Jupiter, Juno passera au milieu de la ceinture de radiations émises par la planète. Les instruments les plus sensibles sont protégés par un abri de titane. Sur Terre, indique la Nasa, le niveau de radiation est d'environ un tiers de rad (une de ces unité équivaut à 0,01 joule d’énergie absorbée par un kilogramme de matière). Par comparaison, le vaisseau spatial sera exposé à 20.000.000 de rad pendant le temps passé dans l'orbite du "monstre".