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Microscope, ce satellite français placé en orbite pour étudier la relativité

Microscope, le satellite français (vue d'artiste)

Microscope, le satellite français (vue d'artiste) - CNES/ill. David Ducros

Microscope est un satellite français qui va réaliser des expériences scientifiques à plus de 700 kilomètres de la Terre.

Le satellite Microscope a été placé en orbite à 707 kilomètres de la Terre la semaine dernière et a "ouvert les yeux" ce lundi. Sa mission: vérifier certains points de la théorie élaborée par Albert Einstein, notamment l'universalité de la chute libre.

"Au 17e siècle, Galilée imagine, sans la réaliser, une expérience du haut de la Tour de Pise où il laisse tomber en même temps 2 objets de nature et de masse différentes. Dans sa théorie, les deux corps touchant le sol exactement au même moment, il en déduit que dans le vide, tous les corps tombent avec la même vitesse, quelle que soit leur masse ou leur composition", rappelle le Centre national d'études spatiales (Cnes), pour expliquer les travaux de Microscope. Cette observation de Galilée sera érigée en principe par Albert Einstein qui en fera le fondement de sa théorie de la relativité générale.

Dans l'espace, le micro-satellite français de 300 kilos pourra obtenir des résultats 100 fois plus précis que sur Terre où l'atmosphère et les vibrations sismiques peuvent modifier les résultats.

Le MICROSatellite à traînée Compensée pour l'Observation du Principe d'Equivalence, de son nom complet, a été lancé à bord d'une fusée Soyouz lundi 25 avril et lâché dans le vide 3h37 minutes après le décollage.

Le satellite a ensuite déployé ses panneaux solaires et est désormais géré depuis Toulouse par une cinquantaine d'ingénieurs. Ce lundi, deux cylindres de masses différentes dont la chute va être observée - l'un en titane doré et l'autre en platine - ont été mis en lévitation.

Vers la limite du principe d'équivalence

Elles vont passer deux ans à tomber autour de la Terre, sans jamais la toucher. "Tomberont-elles bien à la même vitesse? Ou faudra-t-il appliquer davantage d'effort électrostatique pour maintenir l'une des 2 masses?", telles sont les questions que se posent désormais les scientifiques du Cnes. Ils devraient être en mesure de fournir une réponse dans les deux ans qui viennent.

interrogé par La Dépêche du Midi, Yves André, chef du projet, estime que les résultats pourraient bien "permettre de s'ouvrir vers une nouvelle physique". "Il s'agit déjà de trouver une expérience capable de prouver qu'il faut compléter la théorie de la relativité", explique le chercheur.

Les masses sont en titane doré (à l'arrière) et platine (à l'avant).
Les masses sont en titane doré (à l'arrière) et platine (à l'avant). © ONERA
A. D.