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Manifestation en Charente-Maritime pour élargir une zone noire

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BORDEAUX - Quelque 150 personnes ont défilé dimanche à Port-des-Barques (Charente-Maritime) pour soutenir les propriétaires de 48 maisons sinistrées...

BORDEAUX (Reuters) - Quelque 150 personnes ont défilé dimanche à Port-des-Barques (Charente-Maritime) pour soutenir les propriétaires de 48 maisons sinistrées par la tempête Xynthia qui demandent leur classement en zone noire.

Les "zones noires", qui délimitent le périmètre à l'intérieur duquel plus de 1.500 logements en Vendée et en Charente-Maritime doivent être détruits, ont été tracées par les pouvoirs publics après la tempête Xynthia de fin février qui a fait 53 morts.

A Port-des-Barques, seules 15 maisons sont vouées à la destruction, ce que contestent les habitants.

Sur les pancartes et banderoles, on pouvait lire dimanche "Port-des-Barques l'oublié" ou "Les sinistrés en colère".

"Nous avons présenté nos revendications au préfet il y a une dizaine de jours. Il n'a rien voulu entendre. Nous lui demandons de classer en zone noire 48 maisons qui ont été inondées, et que les habitants veulent voir détruites pour pouvoir reconstruire ailleurs", a expliqué à Reuters le maire Jacky Laugraud.

Pour Hélène Fortier, organisatrice de la manifestation à l'origine de la création d'un collectif de sinistrés et de non-sinistrés, "c'est l'ensemble du village qui est concerné".

"Nous en avons marre de voir des gens souffrir parce qu'ils ne sont pas entendus", a-t-elle dit.

Franck Rateau, 78 ans, est de ceux-là.

Il vit avec sa femme dans un appartement au-dessus de la mairie depuis la tempête. Depuis 1988, le couple habitait dans une maison située en contrebas près du centre-ville, envahi par 1,30 mètre d'eau en un instant.

"On est resté dans l'eau froide durant trois heures, sans lumière. J'ai cru que nous allions y rester. Un jour il y aura un drame dans cette maison. Il faut la détruire", a-t-il dit à Reuters.

Pour lui, c'est une aberration que cette maison déjà fortement endommagée lors de la tempête de décembre 1999 "ne soit pas classée en zone noire ou zone de solidarité". "On nous demande de rester et de faire des travaux. Il n'en est pas question".

Il y a aussi Bernard Fournat, 54 ans, qui vivait avec son épouse à environ 150 mètres de la mer.

"On a eu 60 centimètres d'eau dans la maison, 80 centimètres dans la véranda et le garage. Déjà lors de la tempête en décembre 1999, on avait été inondé. On a perdu à chaque fois nos deux voitures. Là on venait de terminer des travaux. On en a marre", a-t-il dit à Reuters.

Les Fournat, natifs de Port-des-Barques, ne veulent plus retourner dans leur maison. Ils demandent à la voir détruite, à être indemnisés pour pouvoir reconstruire dans un autre quartier plus en hauteur.

"On ne veut pas faire preuve d'agressivité, on n'est pas engagés politiquement mais on ira jusqu'au bout de ce que la loi nous permet pour obtenir gain de cause", prévient Hélène Fortier.

Claude Canellas, édité par Sophie Louet