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Les premiers singes clonés voient le jour en Chine 

Des macaques en Thaïlande. (Photo d'illustration)

Des macaques en Thaïlande. (Photo d'illustration) - Christian Rebernik via Wikimedia Creative Commons.

Des scientifiques chinois ont fait naître deux singes clonés dans leur laboratoire, a signalé la revue Cell il y a quatre jours. Il s'agit là d'une première mais la démarche pose de nombreuses questions, notamment éthiques.

Des macaques ont été clonés pour la première fois dans un laboratoire chinois, signale ici le site de la BBC après la parution d'une étude dans la revue Cell. Les scientifiques chinois, dirigés par Qiang Sun, de l'Académie chinoise de l'institut pour les neurosciences, ont prélevé l'ADN du noyau d'une cellule, puis l'ont transféré dans un ovule qui a évolué ensuite en embryon. La même méthode avait présidé à la naissance de la brebis Dolly en 1996. 

Il y a dix-huit ans, deux singes avaient été créés en laboratoire déjà. Mais ils avaient été engendrés par la division du rhésus d'un embryon originel, sans transfert d'ADN. il ne s'agissait donc pas d'un clonage. 

Ces deux singes nés en Chine s'appellent Zhong Zhong, âgé de huit semaines, et Hua Hua, de six semaines. Nourris au biberon, ils se développent normalement. L'expérience devrait être retentée dans les prochains moins. 

79 tentatives 

Selon les "pères" en blouses blanches des primates, l'idée est de se s'appuyer sur ces clones pour étudier les maladies d'origine génétique comme certains cancers, ou désordres du métabolisme. Mais évidemment répliquer une espèce animale si proche de l'Homme ne va pas sans un questionnement éthique: "Nous sommes très conscients du fait que les prochaines recherches utilisant des primates non-humains dans le monde reposeront sur le respect par les scientifiques de principes éthiques très stricts", a expliqué l'un des savants chinois. 

Zhong Zhong et Hua Hua sont nés après 79 tentatives. Deux clones venus au monde précédemment n'étaient pas viables. Robin Lovell-Badge, professeur à l'Institut Francis Crick de Londres, a expliqué au site de la BBC qu'il voyait dans le processus de ses confrères une "procédure hasardeuse et très inefficace". "Les travaux dans cet article ne permettront pas d'établir des méthodes pour obtenir des clones humains viables", a-t-il ajouté, faisant allusion à l'étude parue dans le magazine Cell

Robin Verner