Les premiers résultats de l'audit nucléaire rendus fin 2011

Les premiers résultats de l'audit sur la sûreté des réacteurs nucléaires français seront connus à la fin de l'année, a dit jeudi le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Le Premier ministre François Fillon a demandé jeudi dans une lettre adressée à l'ASN un examen centrale par centrale de la sûreté des installations à la lumière des enseignements qui seront tirés de l'accident de la centrale de Fukushima au Japon, suite au séisme et au tsunami du 11 mars.

"Ce qui nous est demandé est dans un premier temps un cahier des charges et de livrer les premières conclusions pour la fin 2011", a dit André-Claude Lacoste lors d'une conférence de presse.

L'audit portera sur cinq points : les risques d'inondation de séisme, de perte d'alimentation électrique et de perte du système de refroidissement ainsi que sur la gestion opérationnelles des situations accidentelles.

Il sera réalisé avec l'appui technique de l'Institut de la radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et associera "très certainement" des experts étrangers et la société civile, a encore dit André-Clause Lacoste sans donner plus de précision.

Cet audit se fera en cohérence avec la démarche européenne de tests de résistance appelés "stress tests" dont le processus devrait être officialisé durant le Conseil européen qui se tient actuellement à Bruxelles, a dit André-Claude Lacoste.

Par ailleurs, l'avis que doit rendre l'ASN entre avril et juin pour la poursuite de l'exploitation dix années supplémentaires de la centrale de Fessenheim (Bas-Rhin), la plus ancienne de France, n'engagera pas les décisions qui pourraient être prises suite aux résultats de l'audit.

"Si nous donnons un feu vert à une centrale (pour être exploitée dix ans de plus-NDLR), cela n'empêche absolument pas que si des éléments nouveaux apparaissent, nous puissions intervenir", a dit André-Claude Lacoste.

"A tout moment, pour tout motif nous pouvons intervenir pour demander à une installation nucléaire de s'améliorer".

EDF estime que les réacteurs français ont été initialement conçus pour fonctionner au moins 40 ans et espère étendre leur durée de vie à 60 ans à l'instar de certains réacteurs aux Etats-Unis.

Les visites décennales des réacteurs français ont débuté en 2009 et ces inspections s'échelonneront jusqu'en 2019, l'ASN devant se prononcer centrale par centrale.

EDF dispose actuellement d'un parc de production électronucléaire de 58 réacteurs d'une capacité totale de 63,1 gigawatts, dont 34 ont une capacité de 900 MW.