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Les élèves changeront de rythme scolaire en 2014

Semaine de quatre jours, vacances d'été plus courtes ou mercredi travaillé : Luc Chatel a ouvert lundi le chantier des rythmes scolaires, une consultation qui doit durer au moins un an et ne s'appliquera pas avant 2014. /Photo d'archives/ REUTERS/Agnieszk

Semaine de quatre jours, vacances d'été plus courtes ou mercredi travaillé : Luc Chatel a ouvert lundi le chantier des rythmes scolaires, une consultation qui doit durer au moins un an et ne s'appliquera pas avant 2014. /Photo d'archives/ REUTERS/Agnieszk - -

par Laure Bretton PARIS - Semaine de quatre jours, vacances d'été plus courtes ou mercredi travaillé : Luc Chatel a ouvert lundi le chantier des...

par Laure Bretton

PARIS (Reuters) - Semaine de quatre jours, vacances d'été plus courtes ou mercredi travaillé : Luc Chatel a ouvert lundi le chantier des rythmes scolaires, une consultation qui doit durer au moins un an et ne s'appliquera pas avant 2014.

Deux ans après la suppression des cours le samedi matin par Xavier Darcos, que les syndicats ont vécue comme une décision unilatérale, le ministre de l'Education a insisté sur le "travail en profondeur, sans tabou et sans limitation des débats" qu'il a confié à un comité de pilotage.

La France cultive le paradoxe en matière de rythmes scolaires: les écoliers du primaire ont le plus d'heures de cours des pays développés (914) concentrées sur le moins de jours dans l'année (144), en raison de nombreuses vacances.

Cette organisation qui date du début du XXe "pour que les jeunes Français, enfants de paysans, rentrent au pays faire les moissons pendant tout l'été" n'a plus de sens un siècle plus tard, a fait valoir Luc Chatel lors d'une conférence de presse.

L'école "ne doit plus rythmer le fonctionnement de la société", a estimé le ministre qui veut "réconcilier le temps de l'école, le temps de la famille et le temps de la société".

"On peut trouver un système plus équilibré, mieux réparti sur l'année où, à la fin, on a de meilleurs résultats pour les élèves et une meilleure organisation de l'école.

Les chronobiologistes ont pointé de longue date les incohérences du système français, peu adapté aux facultés de concentration des enfants.

Luc Chatel a demandé au comité de pilotage de réfléchir aussi bien à l'amplitude horaire des journées d'école, à l'organisation de la semaine ou à la durée des vacances.

Les calendriers scolaires étant établis pour trois ans, les décisions n'entreront pas en vigueur avant la rentrée 2014.

UNE REMISE À PLAT POUR LES ENFANTS OU LES ADULTES?

Actuellement, l'année scolaire comporte au moins 36 semaines de travail réparties en cinq périodes séparées par des "petites vacances". Les mois de juillet et d'août sont entièrement vaqués, avec parfois un empiètement sur le mois de juin.

Selon un sondage de l'institut LH2 publié lundi par le quotidien gratuit Metro, 58% des Français sont favorables à une réduction de deux semaines des vacances d'été et 71% approuvent l'idée d'organiser les journées d'école avec cours le matin et sport l'après-midi.

Une centaine d'établissements scolaires doivent tester cette répartition à la rentrée 2011.

Pour certains syndicats, le débat qui s'ouvre est centré sur le monde des adultes - parents et entreprises - et non celui de l'enfant.

"Je rentre dans ce travail avec comme souci majeur l'intérêt des élèves", a assuré Christian Forestier, administrateur du Conservatoire national des Arts et métiers (CNAM), qui co-présidera le comité de pilotage.

Pour Philippe Meirieu, spécialiste des questions d'éducation et élu Europe Ecologie, il faut à la fois raccourcir la durée des vacances d'été et les journées de classe "surchargées" à cause de la suppression des cours du samedi matin.

Deux jours de coupure pendant le week-end, "ça déséquilibre (...) Très vite, les enfants fonctionnent sur un cycle un peu infernal, qui est le cycle des adultes", a-t-il dit sur France Info.

Le Parti socialiste a de son côté souligné les "contradictions" du gouvernement, qui lance une réflexion sur les rythmes scolaires peu après avoir supprimé l'école primaire le samedi matin ou qui veut plus de sport à l'école tout en supprimant des postes d'enseignants.

Le comité de pilotage est composée de personnalités - experts de l'Education, scientifiques, représentants du secteur touristique ou de la culture - mais ne comprend aucun représentant des enseignants ou des parents d'élèves.

Ils seront auditionnés, a assuré Luc Chatel, défendant un choix d'efficacité. "A 97 membres, il est difficile de piloter. J'ai préféré une structure concentrée", a-t-il déclaré.

Avec Clément Guillou, édité par Yves Clarisse