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Les écologistes demandent l'arrêt du nucléaire en France

Manifestation anti-nucléaire organisée par des associations et des partis écologistes à Paris. Les personnalités politiques françaises opposées au nucléaire redoublent de critiques après l'accident dans une centrale japonaise, tandis que le gouvernement e

Manifestation anti-nucléaire organisée par des associations et des partis écologistes à Paris. Les personnalités politiques françaises opposées au nucléaire redoublent de critiques après l'accident dans une centrale japonaise, tandis que le gouvernement e - -

Les personnalités politiques françaises opposées au nucléaire redoublent de critiques après l'accident dans une centrale japonaise, tandis que le gouvernement exclut de remettre en cause ses choix énergétiques.

Eva Joly, possible candidate d'Europe Ecologie-Les Verts à la présidentielle de 2012, a confirmé dimanche que cette lutte figurerait parmi les thèmes de campagne. Daniel Cohn-Bendit a demandé un référendum sur ce thème et le député Vert Noël Mamère a souhaité un abandon du nucléaire étalé sur 25-30 ans.

La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a répondu qu'il ne fallait pas, selon elle, sortir du nucléaire.

Deuxième plus gros pays producteur d'énergie nucléaire au monde après les Etats-Unis, la France compte 58 réacteurs en activité. Cette énergie couvre près de 80% des besoins en électricité de la France.

"Aujourd'hui, on change de paradigme", a dit Eva Joly sur I>Télé, estimant que l'accident au Japon, un pays jugé très compétent dans la gestion du risque nucléaire, faisait s'effondrer le "mythe" d'un nucléaire sans risque.

"Il faut sortir du nucléaire. La France a du retard, nous sommes parmi les pays au monde qui avons le plus grand retard dans les énergies renouvelables", a-t-elle déclaré.

L'euro-député Daniel Cohn-Bendit juge pour sa part qu'"il faut que le programme d'alternative de la gauche lance un grand débat d'un ou deux ans et organiser un référendum sur la sortie du nucléaire et ses modalités".

"Ce sont les citoyens français qui doivent choisir", ajoute-t-il dans un entretien publié dimanche sur le site internet du quotidien Le Monde.

LE GOUVERNEMENT EXCLUT L'ARRÊT DU NUCLÉAIRE

Le Premier ministre, François Fillon, "a souligné la préoccupation du gouvernement français face aux événements survenus dans des centrales nucléaires japonaises" lors d'une réunion ministérielle dimanche, ont annoncé ses services.

"La France (...) a toujours privilégié le niveau maximum de sécurité dans la construction et l'exploitation de ses installations. Elle sera attentive à tirer les enseignements utiles des événements japonais", poursuit le communiqué.

Une analyse des événements au Japon sera ainsi effectuée par les autorités françaises, comme à chaque fois qu'un accident se produit, ont précisé des membres du gouvernement.

Le ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a clairement exclu une volte-face de la France sur le nucléaire.

"Je ne crois pas qu'il faille sortir du nucléaire", a-t-elle dit sur BFM TV. "Le nucléaire est une bonne énergie, ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas améliorer perpétuellement la sûreté."

Des hautes personnalités de l'UMP ont dénoncé les attaques des écologistes et leur demande d'arrêt du nucléaire en France.

"C'est obscurantiste, c'est sectaire", a dit le ministre de l'Industrie, Eric Besson, sur I>Télé.

Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a jugé la critique des Verts "assez indécente". "La circonstance commande d'abord un réflexe de solidarité", a-t-il ajouté.

Une manifestation organisée par des associations et des partis écologistes a ressemblé environ 200 personnes à Paris en fin de journée, ont constaté des journalistes de Reuters TV.

Au Japon, les autorités s'employaient dimanche à éviter la fusion du coeur de trois réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi, endommagée par le séisme et le tsunami de vendredi, qui ont fait selon toute vraisemblance plus de 10.000 morts.